Les agences américaines et européennes continuent à avoir un avis différent sur le caractère cancérigène du glyphosate, le principe actif du Round-up et d'autres pesticides. C'est au tour de l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) de confirmer que caractère non cancérigène du glyphosate. Selon l'Agence, la molécule controversée est également non-mutagène et non-toxique pour la reproduction. Elle reste dangereuse pour les yeux et toxique pour la vie aquatique.Cette décision a fait bondir la députée européenne Michèle Rivasi, qui demande depuis un an à avoir accès aux « 75 études secrètes » utilisées par l'Echa, et précédemment l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa). « Aujourd’hui, l’Echa a aussi rendu son avis sur le glyphosate en se basant sur ces mêmes études non-publiées et avec des experts au sein de son comité qui sont en conflits d’intérêts. C’est indigne des agences européennes ! Le glyphosate est partout, dans nos champs, nos assiettes, notre urine. Nous avons le droit de savoir comment les autorités européennes en viennent à dire qu’il n’est probablement pas cancérogène alors que l’OMS affirme le contraire », proteste Michèle Rivasi.Cet avis a été rendu le 15 mars par le Comité pour l'évaluation des risques. ?Après une dernière étape de vérification interne, il sera présenté, d'ici à l'été, à la Commission européenne, qui doit à nouveau se pencher sur cet épineux dossier de renouvellement de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du glyphosate. Fin juin 2016, face à l'absence de majorité claire des Etats membres et deux jours avant l'expiration de l'AMM du glyphosate, la Commission avait renouvelé cette AMM pour 18 mois, jusqu'à fin 2018.Albane Canto