Dans un discours dense – illustration des nombreux dossiers qui l’attendent –, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a présenté ce lundi 22 janvier les principales réformes et les chantiers les plus urgents qu’il compte mener de front en 2018. Parmi eux, la Programmation pluriannuelle de l’énergie, le « plan de libération des énergies renouvelables » ou encore un Accélérateur de transition écologique.
« Si le monde loupe sa transition écologique, il est condamné au déclin. » C’est un Nicolas Hulot, certes « inquiet », mais déterminé qui a présenté sa feuille de route pour l’année 2018 ce lundi 22 janvier. « Je revendique ce que j’ai fait en 2017, je l’assume et j’en suis fier », a déclaré le ministre de la Transition écologique et solidaire. « Mais dans le même temps, je suis insatisfait de tout ce qui nous reste à accomplir », a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : « C’est pour cette raison que nous poursuivrons l’intensité des réformes en 2018. »
Parmi les grands sujets qui attendent le ministre et le gouvernement cette année, figure en premier lieu la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), « pour enfin concrétiser l’engagement de ramener à 50 % [d’ici 2025] la part du nucléaire dans le mix énergétique, et accélérer sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. » « Cet objectif [de réduction du nucélaire] est maintenu, mais nous ne pouvons pas le faire au doigt mouillé », a affirmé Nicolas Hulot. « Nous serons très précis sur les réacteurs qu’il faudra fermer et nous le ferons selon un certain nombre de critères économiques, sociaux et de sûreté, mais pas sur des critères symboliques », a encore précisé le ministre.
3 ans pour concrétiser des projets d’éoliennes en Allemagne, contre 7 à 8 ans en France
Intégré à la future PPE 2019-2023 – qui sera officialisée d’ici la fin de l’année, tout comme la nouvelle Stratégie Nationale Bas-Carbone –, un « plan de libération des énergies renouvelables » (EnR) sera en outre finalisé début mars. « En France, a rappelé Nicolas Hulot, la loi fixe un objectif de 32 % dans notre consommation globale d’ici 2030, contre un peu plus de 16 % aujourd’hui. »
Pour mettre en œuvre ce plan, plusieurs mesures ont d’ores et déjà été arrêtées ou sont avancées pour faciliter le déploiement de toutes les filières (photovoltaïque, éolien, méthanisation, etc.) sur le territoire national. « C’est un problème en France : quand en Allemagne, par exemple, seuls 3 ans suffisent pour concrétiser des projets d’éoliennes, 7 à 8 années sont nécessaires chez nous », a commenté le ministre. Avant de poursuivre : « Pour la première fois, en 2017, il y a eu plus de moyens de production d’énergie solaire installée que de charbon sur la planète. Le virage est amorcé. »
« On va mettre le paquet pour que l’économie bénéficie à plein de la transition énergétique »
Par ailleurs, le ministère de la Transition écologique et solidaire lancera au printemps prochain un Accélérateur de Transition Ecologique (AcTE), destiné à mobiliser les entreprises, les partenaires sociaux et les organismes de formation de plusieurs secteurs « stratégiques » (transports, bâtiment, EnR, hydrogène, efficacité énergétique, etc.) pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, tout en leur permettant de saisir des opportunités en termes notamment d’emplois et d’innovation. « En gros, on va mettre le paquet pour que l’économie, l’emploi bénéficie à plein de la transition énergétique », a indiqué Nicolas Hulot. Et le ministre de conclure : « C’est un effort sans précédent de modernisation de l’économie française, de la formation aux nouveaux métiers que nous allons progressivement mettre en place. »
Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, le 22 janvier 2018. / Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.