Ce mardi 15 janvier débute le grand débat national, organisé par le gouvernement en réponse aux mobilisations des gilets jaunes qui ont lieu depuis novembre dernier. Dans une lettre adressée aux Français, Emmanuel Macron a précisé les questions qui concerneront la transition écologique.
« Je me suis engagé sur des objectifs de préservation de la biodiversité et de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air. Aujourd’hui personne ne conteste l’impérieuse nécessité d’agir vite. Plus nous tardons à nous remettre en cause, plus ces transformations seront douloureuses », a écrit le Président Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux Français le 13 janvier dernier.
Alors que les rassemblements des gilets jaunes perdurent, avec comme point de départ l’annonce de l’augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, le débat national ouvert par le gouvernement ce mardi 15 janvier, prévoit d’aborder quatre grandes thématiques. Parmi elles : la transition écologique.
Fiscalité écologique, échelles d’action et biodiversité
Tout d’abord, un volet sera consacré à la fiscalité écologique et le financement de la transition écologique : « Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ? », ou encore « Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière ou sa vieille voiture ? Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ? ».
Par ailleurs, il s’agira de questionner les différentes échelles d’action : « Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ? Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale ? ».
Enfin, le Président a évoqué la question de la biodiversité : « Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à cet égard ? Comment faire partager ces choix à l’échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ? ».
Deux animateurs et des « garants » de la neutralité
Ce débat national sera animé par les secrétaires d’Etat Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon, nommés suite au refus de la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno, de mener cette mission à bien. Des « garants » seront également nommés en fin de semaine afin de garantir la neutralité du débat, a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe. D’après le rapport de la CNDP sur sa mission d’accompagnement, des réunions locales seront organisées, ainsi que des ateliers locaux et des conférences régionales. Par ailleurs des « stands mobiles de proximité » seront proposés, ainsi qu’une plateforme numérique, afin de recueillir les contributions des citoyens.
« Une avancée pour la démocratie participative »
La Fondation pour la nature et pour l’homme (FNH) estime que ce débat constitue « une avancée pour la démocratie participative », et se réjouit notamment de la mise en place « d’assemblées composées à la fois de citoyens tirés au sort et de représentants des corps intermédiaires dans les 13 régions françaises ». Néanmoins la FNH trouve « incompréhensible que ces assemblées ne soient pas également mises en place dans les territoires d’outre mer ». Autres points positifs selon l’ONG : le système de garants, l’ajout des thèmes de la biodiversité et de l’alimentation, ou encore le recul du calendrier de la loi d’orientation des mobilités afin de prendre en compte les remontées de ce débat.
Cependant, la fondation exprime quelques regrets et souligne notamment « l’incohérence d’annoncer un débat sur la fiscalité en fermant d’emblée la porte à la un rétablissement de l’ISF ».