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POLITIQUES

[Tribune] Transition écologique : l’agroalimentaire n’a plus le choix !

PUBLIÉ LE 8 JUIN 2020
LOUISE CARRETTE, CONSULTANTE CONFIRMÉE SQUARE
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[Tribune] Transition écologique : l’agroalimentaire n’a plus le choix !
Cette semaine, Louise Carrette, consultante confirmée Square, revient sur les enjeux environnementaux des entreprises agroalimentaires : "Consommateurs de plus en plus responsables, scandales sanitaires, politique RSE et réglementations... Les entreprises de l’agroalimentaire doivent opérer un réel revirement écologique pour rester dans la course", estime-t-elle.

Au fil des années, la prise de conscience environnementale au sein de la société se veut de plus en plus marquée. Le Français, désormais consommateur plus responsable, veut mieux manger tant pour sa santé que pour la préservation de l’environnement, quitte à changer ses habitudes et ses marques référentes.

Pour les entreprises, la question de la transition écologique s’inscrit comme une réelle problématique. Le secteur de l’agroalimentaire semble particulièrement concerné par ce sujet, notamment en raison des scandales sanitaires, du traitement animal et des ressources environnementales.

Les réglementations françaises et européennes sont également nombreuses à encadrer l’impact environnemental des entreprises.
En conséquence, les sociétés alimentaires auraient tout intérêt à s’engager et à effectuer au plus vite leur revirement écologique pour rester concurrentielles. La transition écologique s’inscrirait donc comme un réel levier de développement, tout comme l’a été le revirement digital dix ans plus tôt.

Une réelle pression de la part des parties prenantes

63% des Français font davantage confiance à une entreprise qui leur propose des produits durables et 67% déclarent avoir changé certaines de leurs pratiques au quotidien pour réduire l’impact de leur consommation (selon une étude du Baromètre GreenFelx - Ademe 2019). C’est un fait avéré, les consommateurs français sont de plus en plus regardants sur leur consommation et l’impact carbone des entreprises. Leurs exigences environnementales vis-à-vis des sociétés qui les nourrissent n’en sont que décuplées et les mauvais élèves sont régulièrement pointés du doigt.

Plus de transparence, moins de plastique, du local, du bio, du vrac... les attentes sont nombreuses. Et gare à ceux qui ne joueraient pas le jeu. Le nutriscore ou des applications comme Yuka informent et alertent les consommateurs quant au contenu des produits alimentaires ou même cosmétiques.

En somme, les besoins clients sont là et il est inutile d’essayer de duper le consommateur derrière de grandes promesses marketing. L’ère de la surconsommation aveugle s’achève petit à petit pour les consommateurs les plus avertis.

Rentrent également dans l’équation les différentes réglementations françaises et européennes qui se veulent de plus en plus strictes vis-à-vis de l’impact carbone des sociétés. Les lois NRE obligent les entreprises à rendre publiques leurs performances en matière de développement durable. C’est le cas des lois Grenelle par exemple, qui n’obligent certes pas les entreprises à réduire leur impact carbone mais qui les forcent en revanche à rendre publiques certaines de leurs données d’émission de CO2.

Attention donc à l’image de marque véhiculée à travers ces données transmises. Les amendes et taxes en cas de non-respect de la loi sont également très chères. La vigilance quant à ces données est donc de mise, les entreprises se doivent d’inclure le facteur environnemental dans leur stratégie de positionnement global.

Une belle récompense à la clé

Seulement, ces changements de business model ont également un coût élevé. Il est en effet parfois nécessaire de changer de matériel de production, d’opter pour des fournisseurs locaux mais plus chers, et de faire de multiples tests ou essais de recettes. Une addition qui s’annonce donc salée, surtout pour les PME qui ne disposent que de peu de moyens.

Pour autant, le calcul est intéressant. En effet, une étude a démontré que les entreprises vertueuses se portaient mieux en bourse. Elles surpasseraient même leurs concurrents de 5.5% sur 7 ans (Indice STOXX Climate Leaders). Il existe donc une corrélation positive entre l’engagement environnemental des entreprises et leur bonne santé financière.

La société Herta (groupe Nestlé) en est un bon exemple. En 2017, Herta a lancé son premier jambon sans nitrite (substance hautement controversée et cancérogène utilisée pour la conservation de la charcuterie). Les investissements engendrés pour développer ce produit ont été très coûteux selon Arnaud Belloy (PDG d’Herta France), notamment en raison des nombreux tests mis en place.

Pour autant, aujourd’hui le jambon sans nitrite occupe 3% des parts de marché de la charcuterie libre-service. Herta, en vendant ses produits sans nitrite de 10% à 15% plus chers que ses jambons classiques, a vu sa part de marché augmenter de +0,8 points. Il s’agit là d’une belle stratégie de diversification de gamme, même si la couleur des produits proposés (gris) en déroutent encore plus d’un.

Ainsi, malgré les coûts pouvant être engendrés par cette transition écologique, il semblerait que les entreprises soient au final gagnantes à anticiper au mieux les attentes des clients et la réglementation en vigueur.

Le retour sur investissement est tout à fait explicite: amélioration de l’image de marque (engendrant de meilleures ventes), diminution des taxes et enfin mise en place d’un modèle économique viable sur le long terme (diminution de la consommation énergétique et des déchets produits).

Ce constat est bien sûr à nuancer pour les entreprises de petites tailles pour lesquelles ces changements nécessitent plus d’efforts financiers et organisationnels. Tout comme ce fût le cas pour le revirement digital, le chemin vers la transition écologique pourra être long pour les PME.
Louise Carrette, consultante confirmée Square / DR
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