La ministre de la transition écologique Barbara Pompili propose un moratoire sur l’implantation de nouveaux entrepôts de commerce en ligne, en attendant que l’impact de ces activités sur l’emploi et l’environnement puisse être mesuré, a-t-on appris ce vendredi 17 juillet, après du ministère.
La proposition, portée par Mme Pompili, qui avait signé une tribune en ce sens il y a quelques semaines avant de prendre ses fonctions, n’a pas été tranchée encore au niveau gouvernemental, précise-t-on, confirmant une information de RTL.
Dans son discours de politique générale mercredi, le Premier ministre Jean Castex a promis la mise en place d’un moratoire pour l’installation de nouveaux centres commerciaux dans les zones périurbaines, « pour lutter contre l’artificialisation des sols ». La proposition de Mme Pompili, qui ne se veut « pas anti e-commerce » dit-on au ministère, est liée à des raisons de cohérence des politiques publiques, afin de lutter contre cet étalement urbain et revitaliser les centres-bourgs.
Etat des lieux de l’impact économique et environnemental
La nouvelle ministre suggère le lancement d’une mission parlementaire, « en lien avec Bercy », pour dresser un état des lieux de l’impact économique et environnemental de l’essor des entrepôts logistiques en France. Un moratoire sur les installations nouvelles, dont la durée reste à préciser, serait imposé en attendant ses résultats.
Interrogé par l’AFP, Amazon a indiqué vendredi ne pas avoir « d’information spécifique sur un potentiel moratoire » concernant ces dépôts et n’a pas souhaité commenter. Le géant américain défend son rôle en matière d’emploi (30.000 emplois directs et indirects en France, dont 9.300 directs sur les 200.000 du commerce en ligne, selon une porte-parole).
Une bataille loin d’être gagnée
Pour les Amis de la Terre, « l’annonce de Barbara Pompili crée de l’espoir mais la bataille au gouvernement est loin d’être gagnée ». Pour l’ONG, « une différence de traitement » entre les entrepôts de commerce en ligne et les zones commerciales serait « injustifiée d’un point de vue juridique, économique et environnemental ».