Site d'extraction du lithium en Bolivie. Crédit : Adobe Stock
Les ministères de la Transition énergétique et de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique dévoilent cinq projets sélectionnés pour la production et le recyclage des métaux dits critiques, dont des projets d’exploitation minière et de raffinerie de lithium.
L’électrification nécessite la disponibilité de métaux spécifiques : lithium, nickel, cobalt, tantale. Pour garantir l’approvisionnement en ces éléments clés des technologies de la transition écologique (batteries, moteurs électriques), le gouvernement a lancé l’appel à projets « Métaux Critiques ». Les cinq premiers projets lauréats sont désormais connus, parmi lesquels le projet d’Imerys qui vise à lancer la première exploitation minière de lithium en France à Echassières (Allier).
1 milliard d’euros d’investissements sont prévus dans le plan France 2030 pour le déploiement des projets de production, de raffinage et de recyclage des métaux stratégiques et assurer ainsi la résilience des chaînes d’approvisionnement de l’industrie française. Pour y parvenir, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, dévoilent cinq projets qui concernent la production de lithium et le recyclage de métaux précieux contenus dans les batteries lithium-ion (nickel, cobalt, lithium). Répartis sur l’ensemble du territoire français, ces derniers seront soutenus à hauteur de 100 millions d’euros.
« Aujourd’hui, avec le plan d’investissement France 2030, nous franchissons une étape fondamentale dans la structuration de la filière lithium française que j’appelle de mes voeux depuis plusieurs années. Notre objectif est de soutenir des projets clés pour extraire le lithium de notre sous-sol, le raffiner, l’utiliser dans nos usines de batteries et le recycler. Je salue les 5 entreprises lauréates qui vont contribuer à notre souveraineté énergétique et industrielle et à la lutte contre le dérèglement climatique », commente Agnès Pannier-Runacher.
Première raffinerie de lithium
Le premier projet retenu à l’issue de l’appel à projets « Métaux Critiques » est porté par Imerys. Celui-ci constitue la première exploitation minière de lithium en France sur le site de production de Kaolin actuellement exploité à Echassières (Allier) afin d’alimenter l’équivalent de 700.000 véhicules par an en lithium. Néanmoins, compte tenu des externalités dues à son extraction et production, faut-il encore parier sur le lithium malgré l’alternative que représente le zinc ?
Le gouvernement donne également le feu vert pour l’installation de la première raffinerie française de lithium à Lauterbourg (Bas-Rhin). Le projet CoRaLi de Viridian vise une production initiale de 25.000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an dès 2025, et à terme, de répondre entièrement à la demande de batteries pour produire 2 millions de véhicules électriques par an.
Naissance d’une filière de recyclage
Côté recyclage, c’est le projet Relieve d’Eramet qui a été sélectionné pour faire émerger une offre française de recyclage des batteries Li-ion à grande échelle. La première phase industrielle sera lancée en 2025, ce qui « permettra de développer une filière française pour le recyclage de lithium voulu par le règlement européen batteries, et d’améliorer l’autonomie stratégique pour les matériaux actifs de batteries que sont le nickel, le cobalt et le lithium », font savoir les ministères en charge, dans un communiqué.
Côté valorisation des déchets électroniques, deux projets d’extraction des métaux critiques sont nommés : Sanou Koura à Donchéry (Ardennes) qui entend installer la première usine capable de valoriser tous les métaux contenus dans les déchets électroniques ; et WEEECycling à Tourville les Ifs (Seine-Maritime) avec son projet d’augmentation de capacité de son site existant afin de multiplier par 10 sa production de métaux critiques à partir de déchets électroniques.