Emmanuel Macron a présenté sa stratégie de planification écologique le 25 septembre. Production de voitures électriques et de pompes à chaleur, rôle des régions dans la transition... Zoom sur les principales annonces du président.
« Bâtir une écologie à la française ». C’est ainsi qu’à résumé le président Emmanuel Macron sa stratégie nationale de la planification écologique, présenté le 25 septembre. L’objectif est de réduire les émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990, soit une diminution annuelle de 5 % des émissions entre 2022 et 2030 - contre 2,5 % de baisse en 2022.
Le plan est le fruit de 14 mois de travaux et se décline en plusieurs dizaines d’actions. Le président a souligné sa volonté de concilier « une ambition climatique avec plus de souveraineté, avec une stratégie industrielle et avec la création d’emplois ».
Des mesures précisées...
Emmanuel Macron est revenu sur plusieurs annonces comme celle de la sortie du charbon, qui a été repoussée à 2027. Un recul de cinq ans par rapport à l’objectif annoncé en 2017.
Il a également réaffirmé sa volonté de développer la filière hydrogène ou encore la nécessité, en matière de rénovation des bâtiments, d’aller au-delà du système d’aide « MaPrimeRénov’ », et d’accompagner les ménages les plus précaires, sans néanmoins avancer d’objectifs chiffrés. Un plan de rénovation thermique des bâtiments dans les logements sociaux doit être mis en place en octobre.
... et de nouveaux objectifs
Emmanuel Macron a également annoncé de nouvelles mesures. Parmi elles, la production d’un million de voitures électriques en France d’ici 2027 et la construction de treize RER métropolitains, financée par une enveloppe de 700 millions d’euros.
Côté énergie, le chef d’Etat a annoncé la fabrication d’un million de pompes à chaleur d’ici 2027, soit une multiplication par trois du niveau actuel. Cela nécessite le développement d’une filière industrielle de production de pompes à chaleur et « de former en parallèle 30 000 installateurs », a déclaré Emmanuel Macron. Une « loi de production énergie » sera présentée en décembre et le président a assuré que le gouvernement reprendrait « le contrôle » des prix de l’électricité avant la fin de l’année.
L’accent est également mis sur la décentralisation. Emmanuel Macron a défendu la mise en œuvre d’une « écologie qui soit territorialisée ». Le plan prône la mise en place de COP dans chaque région, à l’image des réunions internationales annuelles qui rassemblent des acteurs politiques, économiques et scientifiques. Les régions devront « définir régionalement les leviers d’actions permettant de s’inscrire dans les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre » a déclaré le président.
Un plan « insuffisant »
Le plan a suscité des critiques du côté de l’opposition et des associations environnementales. Certains regrettent des annonces peu ambitieuses. « Beaucoup de bruit pour pas grand chose, a déploré Greenpeace sur les réseaux sociaux. Silence assourdissant concernant le pétrole et le gaz fossile, le grand projet est de sortir du charbon comme cela avait déjà été annoncé ».
Côté politique, les députés écologistes déplorent dans un communiqué que ces mesures ne soient pas accompagnées « d’une programmation des financements ». « Cette planification risque de rester un objet technocratique, sans mise en œuvre politique », ont-ils ajouté. La Première ministre Elisabeth Borne a néanmoins annoncé la semaine précédente une enveloppe de 10 milliards d’euros dédiée à la transition écologique.
Cette planification sera complétée par la présentation d’une stratégie biodiversité en octobre et un plan d’adaptation en décembre.