Wopke Hoekstra, à l'EPP de Rotterdam en juin 2022. / Crédits : @European People's Party
Wopke Hoekstra a officiellement hérité du portefeuille climat de l’Union européenne ce 9 octobre, après le feu vert du Parlement. Une décision décriée par les organisations environnementales, qui dénoncent la carrière de Wopke Hoekstra au sein de la compagnie pétrolière Shell et du cabinet McKinsey.
Wopke Hoekstra, actuel ministre des Affaires étrangères aux Pays-Bas est finalement devenu le « Monsieur Climat » de l’Union européenne le 9 octobre, quelques jours après l’émission d’un avis « favorable » du Parlement européen.
Sa nomination avait été proposée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à la fin de l’été. « Son expérience gouvernementale sera un atout majeur, en particulier pour la diplomatie climatique de l’Europe dans la perspective de la COP28 », avait défendu cette dernière. Mais son affectation était « loin d’être acquise », avait déclaré Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen, quelques heures avant l’audition publique de l’intéressé. En cause : la carrière de Wopke Hoeskstra, peu portée sur la lutte contre le changement climatique. Le ministre néerlandais a travaillé de 2000 à 2005 pour la compagnie pétrolière Shell, avant de rejoindre pendant 11 ans le cabinet de conseil McKinsey. Le ministre a garanti qu’il demanderait à McKinsey la publication de l’ensemble des missions réalisées au sein du cabinet, par souci de transparence.
Une nomination controversée
Sa nomination a fait bondir les associations environnementales. Le 28 septembre, 50 organisations, dont Greenpeace, Friends of the Earth Europe ou encore Attac France, ont publié une lettre ouverte pour appeler la Commission environnement du Parlement européen à rejeter cette décision. « Le Parlement européen attend de Wopke Hoeskstra qu’il chapeaute la sortie des énergies fossiles. C’est comme demander à l’industrie du tabac de faire arrêter les gens de fumer. Ça ne colle pas », a déclaré Martha Myers, chercheuse et militante pour la justice climatique au sein de l’association Corporate Europe Observatory. Une pétition visant à empêcher cette nomination a recueilli plus de 105 000 signatures.
Suite à l’audition de Wopke Hoekstra, l’eurodéputé Pascal Canfin s’est voulu rassurant sur Twitter : « Clarté sur l’objectif 2040 et clarté sur les législations en attente : le Green Deal en bonne voie », a-t-il précisé. Le mandat de Wopke Hoekstra court jusqu’au 31 octobre 2024 et fait suite à la démission de Frans Timmermans. M. Hoekstra représentera l’Union européenne à la COP28 à Dubaï et sera chargé début 2024 de dessiner la stratégie climat de l’Europe pour 2040.