Le ministre de la Transition écologique a lancé les discussions le 23 janvier sur le prochain Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc), qui sera publié à l’été 2024. Le chantier est de taille : la feuille de route doit permettre à la France de s’adapter à une hausse de 4°C de la température moyenne sur le territoire.
2024, « année de l’adaptation » ? C’est en tout cas la volonté du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui souhaite passer du « constat » à « la mise en œuvre d’actions ».
En ligne de mire : l’élaboration du prochain plan national d’adaptation au réchauffement climatique (Pnacc 3), qui sera publié à l’été, et dont l’objectif est d’adapter la France à un réchauffement à +4°C d’ici la fin du siècle. Si cet objectif est loin de celui de 1,5°C fixé par l’Accord de Paris et recommandé par les scientifiques, Christophe Béchu a appelé en conférence de presse à « sortir du déni ». Ce n’est « pas la preuve d’un défaitisme ou d’un renoncement », a-t-il assuré, « mais nous n’avons pas d’autres solutions que de nous adapter ». Le scénario tendanciel, élaboré par le GIEC, prévoit une hausse de la température moyenne à l’échelle mondiale de 3°C en 2100, et de + 4°C en France métropolitaine, où le réchauffement est plus marqué.
Pour en discuter, le ministère de la Transition écologique a convié le 23 janvier une dizaine de spécialistes au Muséum National d’Histoire Naturelle, parmi lesquels des scientifiques, comme la glaciologue Heïdi Sevestre et l’écologue Sandra Lavorel, des politiques, à l’instar du député Jean-Marc Zulesi et du sénateur Roman Dantec, et des acteurs économiques, comme les PDG de la Maif, Pascal Demurger, et de Veolia, Estelle Brachlianoff.
Une consultation « large »
Si l’atténuation du changement climatique se joue à l’échelle mondiale, l’effort d’adaptation est quant à lui un enjeu national. Le ministère souhaite une consultation extrêmement large des acteurs du territoire, qui débutera « au printemps », a signalé Christophe Béchu en conférence de presse, et qui concernera tous les secteurs : santé, industrie, éducation, culture…
Le chantier est de taille : une modification aussi rapide du climat est inédite et si des effets sont attendus et d’ores et déjà observés comme une hausse des vagues de chaleur et des catastrophes naturelles, des incertitudes subsistent sur l’ampleur des effets d’un tel réchauffement. Du côté de la cryosphère, « les premiers points de bascule [seuil qui, lorsqu’il est franchi, entraîne de grands changements, souvent irréversibles,ndlr ] arrivent avec un réchauffement à + 1,5°C, voire 2°C », a alerté la glaciologie Heïdi Sevestre lors d’une table ronde.
C’est aussi une préoccupation majeure des Français. Un sondage d’Harris Interactive présenté lors de l’évènement a révélé que 86 % de la population se dit inquiète face au réchauffement de la planète et plus de 9 personnes sur 10 jugent nécessaires de s’adapter.