Des mesures sont en cours pour quantifier la pollution sur la rocade Est de Lyon. Environ 2 300 poids lourds supplémentaires l'empruntent chaque jour depuis qu'un arrêté préfectoral leur interdit l'accès des tunnels de l'axe A6-A7. D'ores et déjà, Coparly, l'association de surveillance de la qualité de l'air dans l'agglomération, a publié une étude, conduite pour le Grand Lyon et la direction interrégionale des routes Centre-Est, visant à estimer l'impact de ce report et de l'abaissement des vitesses réglementaires sur les émissions. « Les poids lourds étaient déjà responsables, avant 2008, de 50 % (pour les PM10) à 75 % (pour les NOx) des émissions totales du trafic routier sur le contournement Est, alors qu'ils ne représentaient, en moyenne, qu'un véhicule sur cinq sur cet axe », notent les auteurs de l'étude. Ceux-ci attendent aujourd'hui une hausse des émissions de l'ordre de 14 % pour les NOx, de 10 % pour les PM10 et de 11 % pour le CO2. Parmi les quatre scénarios étudiés, chacun appréhendant une restriction de vitesse différente, aucun n'a d'impact positif sur les NOx. Une limitation de vitesse est même « néfaste vis-à-vis des poids lourds qui, de par leur inertie, polluent davantage lorsqu'ils roulent moins vite ». Le seul scénario faisant diminuer les PM10 (- 13 %) serait celui d'une restriction « sévère » (80 km/h pour les voitures, 70 pour les camions) et « généralisée » (A46 Nord, rocade Est et A46 Sud). Mais le préfet a retenu une solution limitant la vitesse seulement sur la rocade, qui permet tout de même de limiter à 5,7 % la hausse des émissions de particules contre 9,6 % sans cela.