L'éclairage public peut représenter jusqu'à 60 % de la facture énergétique d'une commune. Ce poste est donc une source potentielle d'économies, sans pour autant sacrifier la qualité de l'éclairage. Cette recherche d'efficacité énergétique passe tout d'abord par le choix de lampes plus sobres et l'optimisation de l'implantation des points lumineux. Quand Gaz %26amp; Électricité de Grenoble analyse point par point l'efficacité de ses éclairages avec le système Lumicarte (lire EM n° 1667 p. 66), c'est pour diagnostiquer les endroits sur ou sous éclairés et la mauvaise orientation des lampes. Mais dans ce domaine, c'est surtout en matière de services de gestion que l'offre s'étoffe. Exemple : programmer des plages horaires et des zones à éclairer en y adjoignant des systèmes de réduction de puissance. Récemment, cette approche s'est affinée grâce à des solutions de gestion point lumineux par point lumineux. « Il ne s'agit plus d'abaisser la puissance de toute une zone, au risque de voir les derniers points s'éteindre faute d'une alimentation suffisante. Notre offre City Networks programme chaque point lumineux indépendamment de la tension », explique Bruno Vaslin, responsable marketing chez Spie. L'éclairage à chaque lampe peut varier de 50 à 100 %, ce qui rend la programmation très souple. Mais surtout, cela évite des arrêts de lampes intempestifs en fin de réseau et limite le nombre de lampes éteintes volontairement. Chaque arrêt-redémarrage est en effet source de vieillissement prématuré et d'un surcroît de consommation. « Avec la modulation, on gagne environ 20 % en durée de vie », souligne-t-on chez Spie. Autre point fort de ces modes de gestion : leur capacité à être commandés à distance, par GPRS en général, via des interfaces web pilotant le ballast électronique de chaque lampe. Concerts, rencontres sportives, « la collectivité peut reprendre la main et modifier la programmation pour un événement exceptionnel », souligne le responsable de Spie. Autre point clé, cette gestion individualisée en temps réel permet d'enregistrer les incidents d'éclairage ou les dérives de certains paramètres dont on sait qu'elles s'expriment aussi en surconsommations et préfigurent des pannes... Qu'il est désormais possible d'anticiper. C'est également une économie de maintenance, en évitant les tournées de contrôle de tout le réseau. « Jusqu'ici, on avait, au mieux, accès aux données sur les défauts de chaque poste via un boîtier GSM dans l'armoire de contrôle. Aujourd'hui, tout remonte sur le site web en temps réel », explique-t-on chez Sogexi, qui développe aussi ces solutions depuis le début de l'année. Avec ces nouvelles technologies de l'information, la gestion de l'éclairage est donc plus fine et les gains plus conséquents. Chez Spie, qui bénéficie déjà de l'expérience de l'agglomération de Sénart (77), on évalue les gains potentiels entre 35 à 40 %, à qualité d'éclairage égale. La ville de Seine-et-Marne peut aussi se targuer d'avoir réduit la pollution lumineuse dès la première année grâce aux baisses d'intensité. Une vingtaine d'autres communes sont en passe d'opter pour City Networks, car cette solution communicante est capable de s'adapter à tous les ballasts électroniques du marché grâce à l'utilisation d'un protocole de communication mondial.