Tracteurs ou bolides ? » voilà en trois mots résumé le combat de « Flins sans F1 », le collectif mobilisé contre la construction d'un circuit de formule 1 sur les communes de Flins-sur-Seine et des Mureaux (Yvelines). Avec ses 120 000 places, ce circuit s'étendrait sur 95 hectares et accueillerait le Grand Prix de France de 2011. Le projet, défendu par Pierre Bédier, président du conseil général des Yvelines, est l'objet de vives critiques. « Les terrains choisis en bord de Seine sont en partie non constructibles, d'après le plan de prévention des risques d'inondation. Ils sont situés sur un champ de captage d'eau potable desservant la moitié des Yvelines et des Hauts-de-Seine ! » s'insurge Hélène Danel, coordinatrice du collectif. « Les terrains devaient servir à développer l'agriculture biologique régionale, très en retard », ajoute-t-elle. Néanmoins, le projet architectural de Wilmotte & Associés approche l'excellence environnementale : plantation d'arbres, stockage des carburants en dehors des zones inondables, surveillance de la qualité de l'eau, mise en place de merlons ou encore moquette solaire sur les toits des bâtiments. « Ce projet répond à des impératifs de développement durable. L'imperméabilisation du site et la gestion des eaux pluviales garantiront la protection du champ captant », répond Pierre Bédier. Dernier argument de taille dans la balance : les 346 millions d'euros injectés dans la filière automobile. Pierre Bédier prône un développement de l'usine Renault-Flins en collaboration avec le circuit. Une hérésie pour Hélène Danel, qui défend « l'emploi durable et un investissement efficace dans la voiture électrique ». Malgré tout, 70 % des Yvelinois sont favorables au projet.