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POLLUTIONS

Le retour en grâce de la géothermie

PUBLIÉ LE 1er JUILLET 2009
LA RÉDACTION
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Les objectifs pour la génération de chaleur (via les pompes à chaleur et la géothermie) dans le bouquet énergétique français ne sont pas négligeables : passer de 400 000 tonnes d'équivalent pétrole (tep) en 2006 à 2,3 millions en 2020, selon les derniers chiffres issus de la feuille de route pour les énergies présentée début juin par Jean-Louis Borloo. Pourtant, les premiers projets de relance n'ont pas attendu le Grenelle. En 2005, l'Île-de-France avait pris les devants, autour d'un objectif réunissant l'Ademe et le BRGM et visant à chauffer 30 000 logements supplémentaires via la géothermie. Le premier projet a abouti en 2007 avec une nouvelle installation à Orly (Val-de-Marne). Ce chantier signait le retour de la géothermie en région parisienne, vingt ans après la première vague d'installations. Dans les années 1980, après le second choc pétrolier, les initiatives se sont multipliées. Il s'agit alors de géothermie profonde, où l'eau à haute température est utilisée pour alimenter des réseaux de chaleur en chauffage urbain. Pas moins de 70 opérations ont été lancées entre 1981 et 1986. À cette date, le contre-choc pétrolier a entraîné la chute des prix de l'or noir. Et le prix de vente de la chaleur était alors indexé sur le prix du pétrole, faisant plonger dans le rouge les comptes de plusieurs collectivités. À cela est venu s'ajouter un phénomène de corrosion des tuyaux des puits. Un tiers des réseaux de chaleur installés n'ont pas survécu à ce cocktail meurtrier. Aujourd'hui, la situation est très différente. « La technologie est mature. Des agents anticorrosion ont allongé la durée de vie des puits et on estime qu'un forage peut fonctionner pendant trente ou trente-cinq ans, au lieu de vingt-cinq ans dans les années 1980 », souligne Fabrice Boissier, directeur du département géothermie du BRGM. Et avec le coup de pouce du Fonds chaleur, les projets se multiplient. Avec un budget global de 1 milliard d'euros sur la période 2009-2011, ces subventions vont faciliter l'obtention de prêts, mais aussi améliorer la rentabilité globale des projets. En effet, le montant des aides sera calculé de manière à ce que le prix de la chaleur ainsi produite soit inférieur de 5 % à celui de la chaleur générée à partir d'énergie fossile. En Île-de-France, cinq nappes aquifères peuvent être exploitées. La plupart des projets déjà réalisés puisent dans le Dogger, situé vers 1 700 m de profondeur, et à une température comprise entre 60 et 80 °C. « Aujourd'hui, on peut envisager d'exploiter l'aquifère de l'Albien, à 700 m de profondeur et à 40 °C, car les bâtiments bien isolés n'ont pas les mêmes besoins en température », explique Philippe Laplaige, ingénieur-expert en géothermie pour le département énergies renouvelables de l'Ademe. Une trentaine des 100 réseaux de chaleur franciliens peuvent être convertis à la géothermie profonde. Ce qui assure un retour sur investissement rapide, puisque dans un projet, à peine un tiers du budget est utilisé pour financer le forage et l'équipement de l'unité de chaleur, le reste étant absorbé par le réseau. D'autres sites sont propices au développement de la géothermie. En Aquitaine, les régions de Bordeaux, de Mont-de-Marsan ou encore de Pau ont des contextes favorables, associant aquifère et densité urbaine nécessaire à l'installation d'un réseau de chaleur. De plus, les nappes souterraines de ces régions sont bien connues à la suite des nombreux forages réalisés pour la recherche pétrolière. La Bresse, la Limagne et le bassin rhodanien pourraient également voir la géothermie se développer. Ainsi, un forage a donné des résultats positifs à Meyreuil, dans les Bouches-du-Rhône. « Il y a deux ans, c'était inimaginable », se souvient Philippe Laplaige. « Cependant, le risque géologique de faire chou blanc est plus grand car le sous-sol de ces régions a été peu exploré », souligne Fabrice Boissier. Or, l'investissement nécessaire à un forage se monte à plusieurs millions d'euros. En Alsace, un projet pilote est en cours, qui vise à produire de l'électricité via la géothermie à Soultz-sous-Forêt. Sur un plus long terme, des projets envisagent de « recharger » la nappe phréatique en chaleur. En effet, dans la technique du doublet, le point de prélèvement et celui de rejet sont distants d'environ un kilomètre. Or, théoriquement, le point froid ainsi créé et le point chaud peuvent fusionner, rendant ainsi le gisement inexploitable du fait de la baisse de la température. L'idée est donc d'injecter des calories dans le point de rejet pour retarder l'échéance. D'où viendrait la chaleur ? Des incinérateurs, notamment en période estivale, quand les besoins des réseaux de chaleur sont moindres. Restent tout de même deux obstacles à lever pour tenir les ambitions du Grenelle. « Il y a un problème de demande, car les maîtres d'ouvrage que sont les collectivités connaissent peu la technologie. Et, en aval, on manque de compétences. Il faut un appel d'air pour faire décoller ce secteur », estime le spécialiste du BRGM. Le redémarrage est donc prometteur, mais il faut maintenir la pression pour parvenir à l'objectif de quatre à cinq projets par an.
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