Comme chaque année, l'Agence internationale de l'énergie publie son énorme (738 pages) rapport, à la fois état des lieux et perspectives. Ses experts soulignent que l'objectif de limiter à 2 °C le réchauffement climatique sera très difficile à atteindre. « Le futur des énergies renouvelables est extrêmement dépendant du fort soutien des gouvernements », rappelle aussi l'Agence. Leur potentiel est énorme, mais elles ont besoin d'aide pour devenir compétitives. Dans le scénario le plus probable (qui correspond en gros aux engagements des pays au Sommet de Copenhague fin 2009), la part des renouvelables passe de 19 % en 2008 à 33 % en 2035, avec une prédominance de l'hydroélectricité et de l'éolien. Un scénario plus ambitieux, permettant de ne pas dépasser 450 ppm de CO2 dans l'atmosphère, impose un fort prix du CO2 et une stabilisation de la demande d'énergie. Dans ce cas, la part des renouvelables atteindrait 45 %. L'Agence exhorte les États à supprimer les subventions aux énergies fossiles, pour « augmenter la sécurité énergétique, réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l'air, et en retirer des bénéfices économiques ». Enfin, il est urgent d'agir contre la précarité énergétique, notamment en améliorant l'accès de tous à l'électricité.