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Accueil > Actualités > Pollutions > 2-RÉDUIRE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE
POLLUTIONS

2-RÉDUIRE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE

PUBLIÉ LE 1er AVRIL 2011
LA RÉDACTION
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« On manque de cadre pour l'appréhender, mais c'est pire en Espagne, où on a longtemps eu aucun mot pour l'exprimer », pointe Pierre Nolay, à l'initiative avec son bureau d'études Alphéeis d'un séminaire européen sur le sujet1. En France, on se fie au seuil anglais selon lequel un ménage est en précarité énergétique s'il dépense 10 % de ses revenus pour payer l'énergie qu'il consomme. « Ce qui a le mérite d'être opérationnel », vante Pierre Nolay. « Critiquable, répond Marie Moisan, qui anime au Comité de liaison énergies renouvelables ( Cler) le réseau Rappel. Car nombre de ménages se privent de chauffage pour économiser. » Autre moyen d'apprécier la situation : se référer aux dispositifs d'aide, gérés surtout par les départements. Le principal est le fonds de solidarité pour le logement (FSL). Il ne traite pas que des impayés liés à l'énergie mais, dans un département comme la Charente (16), ces derniers représentent les deux tiers des aides ! « Par ailleurs, des ménages n'osent pas demander un soutien ou ne savent pas à qui s'adresser. D'autant qu'entre acteurs de l'énergie, du logement et de l'action sociale, les appuis sont dispersés. D'où l'intérêt de se fédérer pour décloisonner nos approches », ajoute Marie Moisan. Le réseau Rappel, créé en 2006, permet un partage d'outils et inspire d'autres réseaux comme Préca Énergie 33, en Gironde. Pour avancer, ces acteurs s'appuient sur des relais de proximité : associations et réseaux logement (Abbé Pierre, Pact, Adil), mais aussi régies de quartiers, aides-soignants... « Les gardiens d'immeubles jouent également un rôle en informant les locataires ; on les sensibilise lors de formations en Midi-Pyrénées », illustre Franck Dimitropoulous, membre de Rappel. Fortement dépendants de la volonté d'agir des bailleurs, les locataires ne sont pas les seuls concernés. Les propriétaires de maisons individuelles le sont encore plus, surtout lorsqu'ils sont âgés et isolés en milieu rural. La dernière réforme du régime des aides de l'Agence nationale de l'habitat ( Anah) en tient compte. À sa tête, Dominique Braye précise que « la quasi-totalité des logements en étiquette G relevant du parc privé, il était logique de rééquilibrer nos aides en faveur des propriétaires modestes ». Ce programme « Habiter mieux » vise à soutenir 300 000 foyers d'ici à 2017 et se décline à travers des contrats locaux d'engagement (CLE) passés entre l'agence, les collectivités locales et leurs partenaires. Objectif : un contrat par département. Pour l'heure, on est loin du compte. Et le plan suscite des inquiétudes. « On risque de laisser les locataires sur le bas-côté », craint Marie Moisan, qui réclame pour eux des dispositifs plus souples. Certes, ils existent dans certains départements, comme la Drôme ou le Gers. Mais le nombre de ménages assistés est réduit ; au mieux, une centaine par département. La méthode de ces fonds sociaux d'aide aux travaux, qui consiste à soutenir des ménages en mobilisant des aides de droit commun (Anah) et d'autres financements (Région, Département, caisse d'allocations familiales, réseaux bancaires, énergéticiens), est pourtant pertinente et reproductible. Seconde crainte : que les collectivités aient du mal à suivre ce changement de stratégie de l'Anah et à repenser leurs interventions sur l'habitat privé. Or, sans financement préalables de la collectivité, pas d'aides de l'Anah. Bref, il y a urgence à ce qu'elles se repositionnent. Autre priorité : mieux ancrer le rôle des travailleurs sociaux, les plus à mêmes d'évaluer la situation des ménages. « Il faut les épauler, ce à quoi s'attelle notre réseau de 350 correspondants solidarités basés dans nos directions régionales », glisse Olivier Bajard, chef du pôle solidarité d'EDF. En Vendée (85) et dans le Calvados (14), des syndicats d'énergie s'engagent dans des démarches similaires. Logiquement, le nombre de formations des travailleurs sociaux à cet enjeu se multiplie. Le conseil général du Bas-Rhin en fait même une priorité de son Agenda 21. Et l'Ademe, qui pilote le nouvel Observatoire de la précarité énergétique, s'engage avec le CNFPT à former 30 000 professionnels, au premier rang desquels figurent les travailleurs sociaux. C'est une antenne de la fédération Habitat et développement (H & D) qui se charge d'élaborer les modules de formation. « La demande est forte dans les collectivités, mais aussi chez les bailleurs sociaux qui, à l'image d'ICF, une filiale de la SNCF, ont leurs propres réseaux d'aide », indique son responsable Jean-Marc Marichez. « Pour agir auprès de familles en difficulté, il faut de la confiance et de la patience, car trouver des aides prend du temps », ajoute Sandrine Buresi, directrice du Gefosat, une association qui sensibilise des travailleurs sociaux dans l'Hérault et accompagne des ménages dans la prise en charge de réparations d'urgence ou de lourds travaux. Enfin, l'accent doit être mis sur la prévention. H & D anime ainsi des ateliers groupés avec des familles cibles. Quant à la distribution de kits de matériels d'économies d'énergie, elle relève d'un travail a priori moins en profondeur mais qui, couplé à un accompagnement dans la durée, peut se révéler efficace.
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