Il y a péril en la demeure. Vergnet a certes remporté 3 des 7 projets d’éoliennes terrestres dans les DOM. Ils ont été sélectionnés dans le cadre d’un appel d’offres et annoncés le 17 février par le gouvernement. Mais les perspectives restent sombres pour le fabricant français. En cause, « une contradiction non anticipé par le gouvernement », a expliqué le groupe à ses actionnaires le 20 février. La réalisation des projets reste en effet subordonnée au respect des lois Littoral et Grenelle 2… qui présentent une incompatibilité juridique. L’une impose une distance minimum de 500m entre les éoliennes et les habitations. L’autre, une continuité urbanistique.
Le gouvernement a demandé au CGEDD et au CGIET d’étudier « la nécessité de modifications du cadre législatif et réglementaire ». Mais Vergnet ne peut attendre. Le délai de mise en conformité vient s’ajouter « au retard de plus d’un an déjà pris par rapport au planning initial de l’appel d’offres », rappelle le fabricant. Il étudie les conséquences de cette situation, et communiquera le 1er mars son analyse lors de la publication de son chiffre d’affaires 2011.Seule certitude, ce contretemps arrive au plus mal. Vergnet avait déjà dû prendre des mesures de réduction de coûts. Le groupe avait été sauvé en 2011 par l'intervention du Fonds stratégique d'investissement en avril, mais restait fragile. Il peine à tirer profit de l'important contrat signé en 2010 en Éthiopie avec la compagnie d'électricité nationale. Initialement, il devait y installer 120 machines pour une puissance totale de 120 MW. Mais les retards du projet et ses coûts de développement l’ont ébranlé. Ses fonds propres de 14,4 millions d'euros à la fin juin 2011 et sa trésorerie de 7,5 millions d'euros risquent d’avoir fortement fondu.TB/JDLe communiqué de Vergnet