Génie végétal et compensation écologique ne sont pas réservés à la terre ferme. En cette fin de printemps, SM2 Solutions marines continue de préparer son projet pilote de restauration des herbiers de Méditerranée au large de la Grande-Motte (34). « Nous récoltons actuellement de nou velles graines en mer pour les stocker ou les faire germer et venons d'immerger les supports sur lesquels ces plantes aqua tiques menacées seront réim plantées. En décembre 2013, au mieux. Avril 2014, au pire », précise Sven-Michel Lourié, gérant de la jeune pousse. Ce projet de 490 000 euros baptisé Graine de mer est financé à 80 % par l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse, dans le cadre d'un appel à projets lancés avec le pôle de compétitivité Mer Paca, et à 20 % par la Grande-Motte. « La ville est fière d'ac cueillir cette première natio nale », s'e nor gueillit le maire, Stephan Rossignol, qui y a associé les établissements scolaires de la station balnéaire.
Graine de mer poursuit deux objectifs principaux : la constitution d'une banque de semences végétales en partenariat avec l'Italie, le Portugal, l'Algérie et l' Espagne et la réimplantation de 4 000 plantules dans l'étang du Ponant et trois sites de la zone Natura 2000 des Posidonies de la côte palavasienne. « Le programme concerne quatre espèces de phanérogames, dont une endémique : la posidonie. Nous récoltons des graines en mer ainsi que des rhizomes arrachés par les tempêtes ou retrouvés dans la laisse de mer sur la plage. Nous faisons ensuite germer les premières et repousser les seconds dans la pépinière ex-situ de notre labo ratoire », décrit le gérant. Dans quelques mois, les plantules seront regroupées dans des poches et transplantées, avec l'aide d'un club de plongée local, sur des supports textiles anti-affouillement.
Ces tapis en polypropylène, qui viennent d'être immergés, freinent le courant grâce à la constitution progressive d'un dôme sableux réduisant ainsi les risques d'arrachement des boutures, très fragiles. « Nous en sommes au stade de la R & D. Notre objectif est de créer une filière de restau ration écologique pour no tam ment faire de la compensa tion : si un plaisancier arrache un herbier de posidonie ou même pour un projet d'ex tension portuaire », anti cipe Sven-Michel Lourié. À l'i mage finalement des banques de compensation a mé ricaines ou de la « Réserve d'actifs naturels » de CDC Biodiversité dans la Crau. Mais pour cela, la création d'une pépinière à plus grande échelle en milieu naturel (in situ), une saline par exemple, est nécessaire. C'est notamment l'objet de la deuxième phase du projet pour lequel SM2 Solutions marines cherche un mécène.