L’Institut de recherche rappelle que la majeure partie des tonnages (90 %) est utilisé par l’agriculture et qu’en milieu professionnel la voie cutanée reste la principale voie d’exposition. En termes de cancer, l’étude constate bien chez les agriculteurs, les ouvriers d’usine de production de pesticides et les populations rurales une augmentation du risque de cancer de la prostate. Autre risque identifié pour les professionnels exposés : la maladie de Parkinson. Plus grave encore, le danger d’une exposition prénatale. Une exposition professionnelle maternelle aux pesticides entraîne une augmentation significative des fausses couches, et du risque de malformations congénitales, de leucémie et de tumeurs cérébrales. Et pendant cette période prénatale, l’exposition au voisinage d’une zone agricole ou un usage domestique de ces produits induit aussi des malformations congénitales. Ces données établies, l’Inserm reconnaît que « le point crucial reste la caractérisation de l’exposition aux pesticides chez un individu tout au long de sa vie ou des périodes critiques tant d’un point de vie qualitatif que quantitatif ». C’est pourquoi, l’Institut recommande en particulier d’améliorer les connaissances sur les expositions actuelles et passées aux pesticides réellement utilisés en France. Cela passe par l’organisation du recueil des données d’usage des pesticides, par des études sur les niveaux d’exposition des travailleurs et par des campagnes de mesures en air extérieur et intérieur évaluant l’exposition de la population générale. Enfin, le groupe d’experts recommande la création d’une base de données comportant les compositions intégrales des produits commerciaux (substances actives et adjuvants).Lire la synthèse de l'étude