V i n g t hu i t p a r t i c u l i e r s volontaires et bénévoles de deux communes suisses et de Pfetterhouse (68) prêtent leur nez jusqu'à fin novembre à l'évaluation des odeurs potentielles de la gigantesque décharge chimique helvétique de Bonfol, en cours d'assainis sement, à deux pas de la fron tière. Suivant la méthodologie de la startup belge Odometric, ils sont invités deux fois par jour à relever l'intensité d'odeur sur une échelle de 0 à 6, le degré de gêne entre 0 et 4 ainsi que les types de senteurs : agricoles, chimiques, égouts… Pour distinguer et mémoriser les odeurs spécifiques à la décharge, ces riverains ont reniflé avant l'expérience des échantillons d'air caractéris tiques du site et de sa station d'épuration intégrée. L'opéra tion intervient à un moment clé de cette dépollution au long cours (2010 à 2015) : les quelques mois où la partie déjà assainie de la décharge se retrouve à ciel ouvert, par suite du dépla cement de sa halle de couverture pour passer d'une zone d'excavation à l'autre. « La mesure et l'analyse par appareils de la qualité de l'air nous permettent objectivement de juger de l'absence de risques pour la population, mais le nez humain apporte un complément précieux : il peut être un détecteur plus fin et plus rapide », explique Bernhard Scharvogel, porte parole de la BCI Betriebs AG, la société en charge de l'assai nissement qui rassemble les industriels bâlois de la chimie. Les premières semaines de fonctionnement valident l'effi cacité des actions antiodeurs, dont le produit neutralisant de l'alsacien Westrand. Selon la BCI Betriebs, aucune gêne n'est remontée aux « nez » et la « hotline » ouverte en parallèle aux riverains n'a pas été utilisée.
