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POLLUTIONS

2 Pleins gaz pour les stations d'épuration

PUBLIÉ LE 1er OCTOBRE 2013
LA RÉDACTION
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C'est indiscutable, la digestion anaérobie des boues de station d'épuration (Step), c'est-à-dire la méthanisation, présente de très nombreux avantages : elle réduit de 30 à 50 % la quantité de boues, les stabilise, les assainit et, pour finir, génère du biogaz valorisable. De tels bénéfices laisseraient à penser que toutes les Step méthanisent et, pourtant, le Club biogaz n'en a recensé qu'une soixantaine en 2011. La raison ? Le coût plus élevé de ce procédé, qui doit être compensé par la valorisation la plus efficace possible du biogaz… qui demande là encore un investissement supplémentaire. La Step de Tours, qui méthanise pourtant depuis les années 1970, n'avait jusqu'ici pas trouvé la meilleure voie de valorisation. « Depuis le départ, le biogaz ali­ mentait les chaudières des diges­ teurs et des locaux. Mais, seule­ ment la moitié était valorisée, le reste brûlant en torchère », retrace Odile Soulignac, responsable des Step pour l'agglomération Tours Plus. Plusieurs études sur les voies de valorisation ont été menées, mais les investissements n'ont jamais été considérés comme suffisamment rentables… jusqu'à ce qu'en 2007 la bonne opportunité se présente : EDF propose à la Step de lui fournir une unité de cogénération clé en main et de lui céder la chaleur produite. En échange de quoi, l'électricité resterait la propriété de l'électricien. L'idée fait son chemin et, en 2010, la Step lance une concession de travaux et retient finalement Verdesis, avec qui un contrat de dix-huit ans est signé. Financièrement et environnementale-ment, cette opération est très intéressante pour l'agglomération : « L'unité de cogénération devrait entrer en service début 2014 et nous ne dépensons rien puisque son coût est pris en charge par Verdesis. Nous percevrons en revanche un loyer pour le terrain où elle se trouve ainsi qu'une partie des recettes en fonction de la rentabilité. La chaleur dont nous disposions avant nous sera toujours fournie… et le biogaz sera entièrement valorisé au lieu que la moitié parte en fumée », se réjouit-elle. Un dispositif apparemment idéal, mais qui n'a été rendu possible que grâce aux arrêtés tarifaires pris au cours des années 2000 sur la cogénération. La Step de Besançon, elle, ne peut pas profiter d'une telle opportunité et a donc conservé sa voie de valorisation interne. « Notre cogénérateur est trop vieux pour entrer dans le cadre des contrats d'achat de l'électricité. De plus, quelques contraintes réglementaires liées au fait que la Step est rattachée administrativement à la mairie nous empêchent de bénéficier de ce système », explique Jeannine Viennet, responsable du traitement à la Step de Besançon. La méthanisation a commencé en 1969 et la cogénération dès 1977, mais la chaleur comme l'électricité produite ont toujours été utilisées uniquement pour le fonctionnement de la centrale. « Au final, la rentabilité écono­ mique de la cogénération dans notre cas est nulle : ce que la valo­ risation du biogaz nous a permis d'économiser en termes d'énergie, elle nous l'a coûté en maintenance des équipements. Mais le bilan environnemental est, lui, positif : les boues sont mieux traitées et le biogaz valorisé », relève Jeannine Viennet. Enfin, outre la production de chaleur ou la cogénération, une troisième voie de valorisation du biogaz de Step devrait commencer à se développer : l'injection du biométhane dans le réseau de gaz naturel. Jusqu'à aujourd'hui, le biogaz issu des stations d'épuration, à l'inverse de celui produit par les centres d'enfouis sement technique ou les unités de méthanisation agricole, ne peut pas être injecté dans le réseau. Il attend toujours l'autorisation de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), en raison des risques sanitaires potentiels liés à son origine. « Cette autori­ sation devrait intervenir au plus tard à la fin de l'année. Cela mar­ quera une étape importante pour Biovalsan », se réjouit Frédéric Pierre, chef du projet Biovalsan. Ce programme vise à faire de la Step de Strasbourg la première à injecter du biométhane dans le réseau. « Actuel­ lement, l'intégralité du biogaz est valorisée puisque 40 % de la production alimente une unité de cogénération. Le reste sert uniquement à la production de chaleur, utilisée ensuite pour l'incinération des boues, note Frédéric Pierre. Mais le contrat de Valorhin, société exploitant la Step de 2010 à 2018, prévoyait dès 2011 l'obligation de faire des études de faisabilité sur l'injection de biométhane et nous y avons vu l'occasion de mener un projet innovant. » Concrètement, le biogaz de la Step sera purifié sur charbon actif, puis passera à travers une membrane afin d'en extraire le CO2 . La teneur en méthane sera alors supérieure à 97 % et ce gaz sera vendu sur le réseau. « Heureusement, nous avons obtenu une subvention de 2,4 millions d'euros du pro­ gramme européen Life +, sur un projet de 7 millions. Sans cela, cela n'aurait pas été rentable, note Frédéric Pierre. La technologie de purification du biogaz coûte cher et les coûts d'intégration, c'est-à-dire ceux nécessaires à l'installa­ tion de cette technologie dans une centrale existante, sont élevés. Or, le tarif d'achat demeure trop faible pour compenser cela. » Il faudra donc attendre encore quelques années avant que l'injection du biogaz de Step dans le réseau de gaz naturel ne devienne une évidence économique.
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