« Déficit de gouvernance », « absence de vision stratégique globale », l'OCDE s'est montrée critique dans une étude sur la gestion des risques d'inondations de la Seine en Île-de-France comman dée par l'EPTB Seine Grands Lacs. Les experts ont simulé trois scénarios de crues d'ampleur différente, avec comme référence la crue majeure de 1910. Conclusions : les investissements de protection de ces dernières décennies ne sont pas au niveau des standards d'autres pays de l'Organisation. « Même si nous avons aujourd'hui d'autres moyens qu'en 1910, notre capacité de résilience n'a pas augmenté et une crue de ce type aurait des conséquences économiques d'une autre ampleur », a souligné Jean Daubigny, préfet de région et du bassin Seine-Normandie. D'après l'étude, un événement de cette nature pourrait affecter jusqu'à 5 millions de personnes, générer jusqu'à 30 milliards d'euros de dommages directs, une réduction significative du PIB… « L'absence de crues a anesthésié les acteurs », affirme Stéphane Jacobzone, l'un des auteurs de l'étude. Les experts de l'OCDE ont ainsi orienté leurs recommandations sur les enjeux de gouvernance, sur l'accroissement de la résilience et, enfin, sur le financement de la prévention. En accord avec ces conclusions, les acteurs locaux viennent de lancer la réalisation d'un document de planification, le plan de gestion des risques d'inondation (PGRI) à l'échelle du bassin prévue par la directive européenne de 2007 et qui devra être effectif en 2015. Sur la zone, deux programmes d'action et de prévention des inondations (Papi) ont aussi vu le jour.