Quelque 170 électrodes, 325 capteurs de température, 155 puits d'extraction multi-phase, six mois. Voilà, résumée en quelques chiffres, la solution de dépollution mise en œuvre par Euremtech pour traiter les 2 115 m2 d'un site de créosotage. Et ce, jusqu'à 15 mètres de profondeur. Il faut dire que la créosote, qui servait notamment à imprégner les poteaux téléphoniques pour leur garantir une durée de vie accrue, est à l'origine d'une vaste pollution qui a migré dans une gé ologie complexe . « Une soixantaine de molécules sont présentes, des plus légères, comme le benzène, aux plus lourdes, comme le benzopyrène, aux comportements variés dans le sous-sol  », explique Guillaume Garcia, responsable du développement France et Suisse d'Euremtech, qui est impliqué dans le traitement des eaux de ce chantier. La technologie électrothermique ET-DSP employée dans 75 chantiers en Amérique du Nord semblait particulièrement appropriée. Le principe ? Le sous-sol est progressivement chauffé par des électrodes, jusqu'à environ 100 °C, de sorte que les composants de la créosote passent en grande partie à un état volatil soluble. Le système d'extraction capture alors les polluants gazeux et dissous qui sont traités sur charbon actif. La pollution en phase pure est également piégée. Démarrée le 26 février dernier, la montée en température peut être suivie en temps réel via un mini-site web créé spécialement pour ce chantier.