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POLLUTIONS

La recherche semet en

PUBLIÉ LE 1er OCTOBRE 2015
LA RÉDACTION
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Etics : questions d'industriels, réponses de sociologues À mi-chemin entre le laboratoire universitaire et le cabinet d'études, le centre d'expertise et de transfert de l'université de Tours, Etics, rappelle à ceux qui l'ont oublié que les so ciologues ont des choses à dire aux entreprises ou aux collectivités prenant le temps de les consulter. Pour le programme Smart Electric Lyon, les chercheurs sont par e xe m p l e aux c ô t é s d'EDF et autres Schneider Electric pour effectuer des études comportementales auprès des habitants et des salariés. Pour limiter les pics de consommation et faciliter l'intégration des énergies renouvelables, « nous devons nous demander si les usagers ont un réel intérêt pour les dispositifs techniques mis à leur disposition ou s'ils s'en détourneraient au bout de quelques années », illustre J e a n - Ph i l i p p e Fo u q u e t, coresponsable du pôle. Les sociologues possèdent pour cela des outils qui ont fait leurs preuves. Ils réalisent des entretiens qualitatifs répétés avec les usagers ou les observent afin de cerner comment ils utilisent les afficheurs de consommation. Dans le monde professionnel, ils tentent de dépasser l'approche purement technique pour intégrer au mieux les salariés dans la réflexion énergétique. Petit plus dans ce projet, Etics profite de cette expérience pour évaluer la capacité des industriels à travailler en partenariat. l Ines : stimuler l'innovation solaire Les industriels du solaire ont bien du mal à concurrencer leurs homologues asiatiques. Avec presque 400 chercheurs à leur service, l'Institut national de l'énergie solaire (Ines) tente de les aider à innover pour gagner quelques pourcents de rendement ou de productivité. Parmi les entreprises qui ont saisi la perche, ECM Greentech avec qui l'institut a développé une plateforme pour concevoir et valider les performances d'équipements de cristallisation de silicium par solidification. « Pour chasser les centimes, il y a beaucoup à faire sur la productivité des process, explique Philippe Malbranche, directeur général de l'Ines. Comment cristalliser plus vite ? Comment purifier plus vite ? Comment utiliser moins de consommables ? » Dans le cadre du programme PV800, ECM projette en particulier de produire plus rapidement de gros lingots de silicium monocristallin. Pour ce faire, trois de ses salariés sont installés à plein-temps sur le site de l'Ines (dans le laboratoire du CEA qui fournit l'essentiel des chercheurs de l'institut). Principalement financées par des industriels, les recherches de l'Ines concernent tous les éléments de la chaîne : les cellules, les modules, les sys- Chaire économie du climat : quel prix pour le carbone ? O n ne peut rien faire sans signal prix. Si l'on veut suivre les recommandations des scientifiques, il faut une tarification claire du carbone », estime Raphaël Protignon, responsable de l'initiative de recherche de la Chaire économie du climat consacrée au sujet. Cinq ans après sa création, le discours commence à passer. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a d'ailleurs gravé cette nécessité dans le marbre en ciblant un objectif de 56 euros la tonne en 2020, puis de 100 euros en 2030. Reste à savoir comment s'y prendre et à analyser l'impact de chaque mesure. Les chercheurs de la chaire auront leur mot à dire. Ils y travaillent déjà en se demandant par exemple quels investissements pourraient devenir rentables en matière de chaleur résidentielle si l'on fixait tel ou tel prix au carbone. Ils ont auparavant fait leurs preuves sur d'autres sujets comme la réforme du marché européen du carbone ou l'intégration des marchés internationaux (Chine, Californie, Québec…). « Quels seraient les bénéfices et les dangers en cas de fusion ? », s'interroge Raphaël Protignon. l Centres techniques industriels : valorisation croisée de matières Le programme de trois ans est officiellement terminé. Mais en matière de synergies, les entreprises françaises ont encore du pain sur la planche. Les six centres techniques industriels (CTI) qui ont conduit un projet collaboratif d'écologie industrielle doivent finaliser leurs études et passer à la pratique. L'objectif de ce regroupement était de trouver de nouvelles voies de valorisation aux sous-produits impossibles à recycler dans leur branche. « Chaque secteur a ses propres déchets », insiste Sabine Bachellez, ingénieure au CTI de la fonderie. Travailler ensemble est donc le meilleur moyen d'élargir le nombre des possibles. L'étude a montré ainsi que les boues de papeteries pouvaient servir d'agent porosant pour conférer des propriétés d'isolation thermique aux tuiles ou aux briques de terre cuite. Ou que les coques de tournesol produites par l'industrie agroalimentaire avaient une valeur énergétique lorsqu'elles étaient correctement décortiquées. Le programme s'est efforcé de comprendre les conditions technico-économiques à rassembler pour suivre ces pistes avant d'envisager des essais en laboratoire. Une méthodologie a aussi été élaborée pour mener chaque projet intersectoriel. l Ineris : le climat, une affaire de qualité de l'air Et si les externalités positives des politiques climatiques sur la qualité de l'air justifiaient à elles seules qu'on les mène ? C'est ce que tendent à montrer les dernières recherches de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). L'établissement public a depuis longtemps développé des outils de modélisation numérique pour anticiper les épisodes de pollution. Progressivement, des scénarios d'évolution ont été approfondis : que se passerait-il si tous les véhicules adoptaient la norme Euro 6 ? Pas à pas, l'institut en est venu au changement climatique. « Là où l'on a le plus de certitudes, c'est sur la pollution à l'ozone, constate Augustin Colette, ingénieur-chercheur. Après la canicule de 2003, sa concentration a fortement augmenté, avec un impact sur les écosystèmes et les populations. Or les clima to logues nous disent que cet été-là sera la norme en 2050. Nous devons donc approfondir la question. » Si les travaux récents mettent en évidence l'amplitude de la pénalité liée au réchauffement, « le but de l'Ineris est de montrer qu'il existe des stratégies pour corriger le tir », insiste-t-il. Objectif désormais : calculer le plus précisément possible les retours sur investissement de mesures qui peuvent sembler coûteuses et prouver qu'il est temps de passer à l'acte. l CEA-Liten : au service de la transition Avec le laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux (Liten), le CEA couvre une bonne partie de l'échiquier énergétique : du stockage aux microsources de production, de la biomasse à l'hydrogène. Malgré de nombreux décollages ratés, le sujet fait toujours l'objet de nombreuses recherches. En partenariat avec des industriels, le laboratoire s'implique à tous les niveaux. Il teste des électrolyseurs pour produire de l'hydrogène. Il étudie sa conversion en énergie via des piles à combustible et a ainsi aidé le fabricant Symbio Fcell à augmenter les performances des siennes grâce à une nouvelle génération de plaques bipolaires. Le laboratoire mène chaque année plusieurs centaines de contrats de recherche partenariale, dont une majorité aboutit au dépôt de brevets. Son portefeuille en intègre à ce jour près de mille. l Institut de l'élevage : du bœuf bas carbone Malgré les quantités importantes de carbone stockées par certains sols agricoles comme les prairies, difficile aujourd'hui pour un éleveur bovin de fermer les yeux sur l'impact climatique de son activité. Produire un kilogramme de viande émet entre 12 et 14 kg de CO2 en moyenne. Bonne nouvelle néanmoins : les disparités entre les exploitations sont fortes, ce qui signifie que des marges de réduction existent. Début 2016 et pendant cinq ans, le programme européen Beef Carbon tentera d'aider les éleveurs en consolidant certaines données et en contribuant à l'essaimage des bonnes pratiques (après Life Carbon Dairy pour décarboner le lait). « Le premier niveau d'inter vention est l'efficience », prévient Jean-Baptiste Dollé. Bon point à celui qui optimise son utili-sation de fertilisants, la durée d'engraissement des bêtes ou l'apport d'aliments. On peut diminuer ainsi jusqu'à 20 % ses émissions tout en faisant des économies. Avec le temps, des pratiques, parfois plus coûteuses, devront se répandre : supprimer des labours, généraliser la méthanisation, installer des haies ou intégrer davantage de lipides dans les rations, pour limiter les émissions de méthane entériques par exemple. Dans un but de promotion et d'évaluation, 172 éleveurs testeront ces solutions. l Smart Electricity Cluster : au cœur de l'efficacité énergétique Ne l'appelez plus Sciences et systèmes de l'énergie électrique. Victime d'anglicisme aigu, le pôle de compétitivité du Grand Ouest S2E2 a été rebaptisé Smart Electricity Cluster. Son rôle n'a pas changé. « Nous fédérons des compétences complémentaires de laboratoires, d'entreprises ou d'universités pour monter des projets de R & D qui lèvent les verrous techniques de certains marchés », décrit Nicolas Pousset, référent sur les questions liées à l'efficacité énergétique, l'un des grands thèmes abordés par la structure. Illustration avec le programme Cortecs qui a permis au fabricant de matériel chirurgical Maquet d'optimiser le fonctionnement des blocs opératoires pour réduire leur consommation, en particulier quand ils ne sont pas utilisés. Ce travail a nécessité le recours à des briques technologiques dont ne disposait pas l'entreprise pour harmoniser la communication, l'alimentation et le pilotage des équipements et pour développer une interface unique avec l'utilisateur. Parmi les autres programmes en cours : Aleph, porté par Bolloré pour diminuer la température de fonctionnement de ses batteries électriques, ou Cocaps, un projet visant à développer pour le secteur du bâtiment des capteurs de comportement plus précis que de simples détecteurs de présence. l BRGM : creuser le stockage géologique du CO2 Plusieurs scénarios ont été imaginés par les cli ma to-logues pour limiter l'ampleur du réchauffement. Aucun d'eux ne fait l'impasse sur le stockage géologique du CO2, un sujet sur lequel le Bureau de recherches géologiques et minières ( BRGM) travaille depuis vingt-deux ans. « Au départ, nous nous intéressions au type de formations géologiques capables de le conserver de façon permanente. Nous cherchions à identifier les enjeux comme la migration du gaz dans le réservoir ou le risque de réaction avec les roches », explique Isabelle Czernichowski, conseillère auprès de la direction scienti-fique de l'établissement public. Depuis, les travaux n'ont cessé d'être affinés, simulant par exemple les possibilités de dissolution, de réactions chimiques ou d'effets géomécaniques. Des méthodes de surveillance ont par ailleurs été établies pour assurer la sécurité des sites, par exemple en détectant le CO2 à la surface du sol. La géographie des réservoirs français a enfin été approfondie même si « on n'en est pas à chercher le meilleur site dans une zone donnée », ce qui est d'ailleurs plutôt un travail d'industriel. Le BRGM conduit ses travaux au gré des appels à projets de l'Agence nationale de la recherche (ANR), de l'Ademe ou de l'Union européenne. Le bureau est un membre actif de CO2Geonet, une association qui fédère 26 instituts européens. « L'enjeu est désormais de lancer des pilotes de recherche, insiste la scientifique. C'est-à-dire de valider nos connaissances et nos outils sur des sites concrets. » Si l'on en croit les climatologues, le temps presse. l
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