Odo est un outil simple de signalement des nuisances olfactives. En moins d’une minute, la gêne occasionnée est signalée et géolocalisée. L’information est diffusée par SMS ou par email à un groupe de personnes formées : des « nez ». Elle est recueillie et traitée dans une base de données. Des données météorologiques et une carte dynamique sont associées aux signalements. Les acteurs locaux partenaires (collectivités, entreprises, riverains…) sont alors rapidement informés et peuvent mettre en œuvre des actions pour réduire la nuisance.« Cette application Odo est innovante. C’est la première application ouverte au grand public avec un lien vers un réseau pro "nez" développée en France. Nous espérons qu’elle puisse être très rapidement démultipliée sur toutes les régions pour participer au suivi et réduire les mauvaises odeurs et les nuisances pour tous », déclare Benoit Rocq, directeur d’Atmo Picardie. L’application Odo a été développée par l’agence amiénoise ICI sur la base du cahier de charges d’Atmo Picardie. L’investissement est de plus de 20.000 euros.Une nouvelle appli pour un nouveau langageLe signalement par un citoyen lambda fait l'objet d'une analyse par sur le terrain par un jury de nez formé au Langage des nez, référentiel développée par Air Normand, l'association voisine et présenté dans Environnement Magazine. La volonté d'Air Normand est de diffuser largement ce référentiel et de le mettre à disposition du plus grand nombre à travers la France. Habitants, associations, bureaux d'études et entreprises : « Notre objectif est de former en 2016 environ 60 à 70 nez mais nous souhaitons surtout construire un réseau de formateurs. Nous espérons en former six cette année. Le protocole d'apprentissage et le contrat de licence de marque sont en cours de rédaction. Si la licence est gratuite, nous souhaitons encadrer l'utilisation et la promotion du référentiel », précise Céline Léger, chargé d'études à Air normand. Odo est déjà utilisé par l'unique réseau de nez interentreprises de France. Il est constitué de 30 salariés travaillant sur douze sites industriels de la zone industrialo-portuaire du Havre. Ce réseau construit par la CCI Seine Estuaire à la demande des industriels eux-mêmes a été formé par Air normand. « L'idée c'est que le nez qui détecte une odeur inhabituelle puisse faire remonter l'information auprès des 29 autres par l'application Odo. Chacun d'entre eux peut alors rechercher si cette odeur vient de son propre site et si elle est le signal d'un dysfonctionnement », explique Sandrine Capo, conseiller environnement, sécurité et développement durable de la CCI Seine Estuaire. Les 30 volontaires ont suivi une formation dont le coût est pris en charge par leur entreprise. Avec un double objectif pour cette dernière : disposer d'une alerte interne et apaiser les relations avec les riverains. Dominique Bomstein
