14 pesticides analysés contiendraient des substances toxiques. Crédits : Pixnio/DR
Une coalition de 29 associations interroge l’Agence française de Sécurité Sanitaire (Anses) sur les autorisations de mise sur le marché accordées à 14 pesticides contenant des « substances toxiques ».
Arsenic, plomb, hydrocarbures cancérogènes… Des produits toxiques non indiqués sur les étiquettes seraient présents dans 14 pesticides, parmi lesquels 10 sont commercialisés en France, indique l’étude Toxic compounds in herbicides without glyphosate, réalisée par les chercheurs Gilles-Eric Séralini et Gerald Jungers. Alarmées par ces constats, 29 ONG ont lancé la coalition Secrets Toxiques à l’initiative de Glyphosate France, Générations Futures et Nature & Progrès, pour demander à l’Agence française de Sécurité Sanitaire (Anses), le retrait de ces produits en vente libre.
L’étude parue en octobre 2020 montre que plusieurs toxiques cachés sont présents dans la composition des pesticides, et ce, sans aucune mention apparente sur les étiquettes. Pour la coalition, ce manque de transparence constitue une « fraude manifeste sur laquelle la justice est appelée à se prononcer ». Celle-ci interpelle ainsi l’Anses pour éclaircir les conditions dans lesquelles ces produits ont pu être autorisés et maintenus sur le marché français.
« La découverte de produits toxiques non déclarés dans des pesticides vendus comme des alternatives au glyphosate est un choc pour les organisations de notre coalition, connues pour leur engagement sur la santé publique et l’environnement », déclare la coalition dans une lettre adressée à l’Anses.
Interrogation sur les systèmes d’évaluation
Les organisations remettent en cause les systèmes d’évaluation avant mise sur le marché au niveau européen et national. Selon ces dernières, les dossiers de demande d’autorisations de mise sur le marché (AMM) en France, ne comporteraient aucune analyse de toxicité à long terme du produit vendu.
La coalition demande à l’Anses de communiquer les données brutes des évaluations qu’elle réalise pour mesurer la toxicité et la cancérogénicité à long terme des pesticides avant toute délivrance d’autorisation de mise sur le marché. L’Agence dispose de deux mois pour apporter des réponses. Ce délai passé, les 29 organisations prévoient de porter un recours devant le Conseil d’Etat « pour une action immédiate ».