Le modèle économique des CSR se précise, alors que la Fnade et l'un de ses membres, le SN2E, viennent de finaliser une étude sur le sujet, avec le soutien de l'Ademe. La filière peut-elle être compétitive ? – en particulier par rapport aux 85 euros la tonne de mise en décharge, 81 euros en coût complet médian selon le référentiel Ademe 2012. Et ce, sans dépasser 30 à 40 euros le MWh en sortie de chaufferie. Les refus de déchets d'activité répondent à ces critères. Pour les refus de tri-compostage d'ordures ménagères résiduelles (OMR), si deux unités transforment leurs résidus en CSR sur un site commun, les coûts atteignent 90 à 100 euros la tonne. Pour les CSR issus d'OMR bénéficiant d'un tri à la source des biodéchets, ce chiffre monte à 105-115 euros, ce qui le rapproche de l'incinération. Dans le cas d'un centre de tri de collecte sélective, les quantités de refus paraissent insuffisantes pour créer une unité spécialisée, mais ils peuvent compléter les tonnages d'une installation préparant des CSR à partir d'autres flux. En aval, en tant que combustible de substitution, les CSR se montrent compétitifs, à condition que l'usine consommatrice ait des besoins continus, et qu'elle reçoive 30 euros par tonne de CSR, ainsi qu'une aide à l'investissement à hauteur de 35-45 %. Si ses besoins sont variables, par exemple pour un petit réseau de chaleur, elle nécessiterait des aides plus importantes. Cela dit, la Fnade préconise la cogénération pour l'unité alimentant le réseau de chaleur, avec un complément de rémunération de 70 à 80 euros le MWh sur le tarif d'achat de l'électricité. Autant de données qui peuvent encore évoluer. « Avec le CO2 à 8 euros la tonne, le prix du carbone ne joue pas son rôle en faveur des énergies renouvelables et de récupération », constate Muriel Olivier, vice-présidente de la Fnade. C'est un facteur défavorable aux CSR, couplé au faible niveau du cours des énergies fossiles. Selon Muriel Olivier, « 20 à 70 % des CSR consistent en une énergie renouvelable », une large fourchette qui s'explique par l'hétérogénéité des flux concernés. Des travaux en cours visent à préciser la part de biomasse dans les CSR.