La production française de papiers et cartons s'est élevée à 8 millions de tonnes en 2015, (- 1,4 % par rapport à 2014). Les niveaux restent inférieurs à ceux enregistrés avant la crise de 2008. Pourtant, Copacel, organisation représentant les papetiers, cartonniers et fabricants de pâte, constate que le CA a été relevé de 1 %. Ce décalage entre volumes et résultats économiques s'explique notamment par une baisse importante (-9,2%) de l'activité papier graphique et le renforcement des activités emballages, papier d'hygiène et de spécialité à plus forte valeur ajoutée. Autre constat, la production française recule plus que dans les autres pays européens, laissant présager au sein de la filière, quelques incertitudes. La France se trouve ainsi au 5e rang sur le marché européen (9%), alors que l'Allemagne demeure largement en tête avec 25 % du marché. L'Espagne remonte également entre 2000 et 2015 de 5 à 7 % des parts de marché.En 2015, les coûts de production ont été fortement impactés par le prix de la fibre vierge et recyclée et dans une moindre mesure par l'énergie. La consommation de pâte de fibres vierges est restée stable en 2015 à 3 millions de tonnes, dont 70 % sont importées d'Amérique latine et d'Europe. La demande chinoise a dépassé la demande européenne en 2015 entraînant une augmentation du prix de la pâte NBSK de 100 euros par rapport à 2014. Les cours des PCR (papiers et cartons à recycler) ont également augmenté (+18 % pour les papiers graphiques et +14 % pour les caisses en carton) sous l’effet d’une croissance de la demande des pays limitrophes. Consolation tout de même pour les papetiers qui ont pu répercuter ces hausses sur leurs prix de vente, grâce à une demande soutenue dans l'emballage et les papiers d'hygiène. Pour 2016, la profession espère une tendance favorable. La reprise de la consommation des ménages et une amélioration des investissements des entreprises devraient compenser la baisse d'activité sur le secteur des papiers graphiques.Capacités de PPO en hausseSelon l'association européenne Cepi, une augmentation de 20 % de capacité est attendue jusqu'en 2019 sur le marché européen des papiers pour ondulé (PPO). Après trois ans de marché équilibré, la période 2016-2017 s'annonce sur le même tendance. Selon l'association, les perspectives pour 2018 et 2019 sont marquées par un certain pessimisme, lié en particulier aux nouvelles capacités. Cela risque d'entraîner un déséquilibre de l'offre et de la demande. Cette situation s'explique par la conversion de nombreuses machines à papier graphique vers des machines à papier pour ondulé. En Europe, plusieurs Etats seront touchés : la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne. D'autres projets de conversion sont à l'étude en Italie, Autriche et Espagne. Résultat : un gisement supplémentaire de PPO de plus de 2,6 millions de tonnes à base de fibres recyclées est attendu en Europe. A cela s'ajoute 1,5 million de tonnes supplémentaires au cours des trois prochaines années, liées au lancement de nouvelles machines et 1,3 million de tonnes de plus sur les machines existantes, en raison de modifications techniques. Le Cepi craint une réduction du taux d'utilisation de capacités passant de 93 % en 2016-2017 à moins de 87 % en 2018-2019. avec pour conséquence, une diminution des gains dans le secteur de la caisse carton.