L'édition 2016 du Cyclope marque le trentième anniversaire de cette publication – correspondant à une génération ou un cycle sur les marchés comme le souligne son directeur éditorial Philippe Chalmin. Publié sous le titre, « A la recherche des sommets perdus » (référence à Marcel Proust), le millésime 2016 reflète une certaine nostalgie des pics de prix observés entre 2006 et 2014, et qui laissent place aujourd'hui à un cycle (qui s'annonce long) de marchés déprimés.La bible des marchés mondiaux n'échappe pas à la règle depuis 30 ans : elle fait l'inventaire et l'analyse des secteurs aussi variés que les céréales, les produits de la mer, l'automobile mais aussi les marchés financiers, le tourisme, l'énergie ou bien les minerais et les métaux. Le Cyclope consacre directement deux sujets à l'industrie du recyclage : les ferrailles et les PCR. Le marché des minerais et métaux (dont les ferrailles) reflète significativement cette déprime. Et là encore au coeur de cette situation de prix baissier, la Chine, responsable de tous les maux. Son ralentissement économique a eu des répercussions immédiates sur le marché mondial en particulier de l'acier et des métaux non ferreux comme l'aluminium. Car en réalité, la Chine est encore bien seule et elle a bon dos. Les pays émergents ou non émergents comme le Brésil et la Russie n'ont pas été à la hauteur tandis que l'Inde, prochain pays sur lequel mise le Cyclope pour la décennie à venir, n'est pas tout à fait au rendez-vous.L'édition 2016 renferme à bien des égards des thèmes comparables à ceux d'il y a trente ans, affirme Philippe Chalmin : « Les problèmes de pénurie ou de rareté ne sont plus d'actualité – c'est plutôt un problème d'accessibilité. Les marchés sont le plus souvent excédentaires. La faute à la baisse de la demande mais aussi et surtout aux producteurs qui ne s'adaptent plus aux besoins. Résultat : des prix en baisse et une transition énergétique qui ne veut pas dire grand-chose sur le plan global. On peut dans ces conditions, s'interroger sur la pertinence d'une économie circulaire alors que les cours des matières recyclées sont moins attractifs que les matières primaires ».