La mutation des centres de tri a commencé. Les dernières installations créées en France sont des sites de grosse capacité, de 30 000 à 60 000 tonnes par an. L'appel à projets d'Eco-Emballages, qui finance la modernisation de ces sites de tri pour faire face à l'extension des consignes de tri, et à l'augmentation des volumes de la collecte sélective des ménages, va permettre d'engager les travaux sur une trentaine d'unités en 2016.Conséquence logique : les petits centres de tri, manuels, sont amenés à fermer. Le diagnostic a été posé : sur 240 centres de tri, il devrait n'en rester que 110 ou 120 vers 2022. Or ces centres de tri emploient souvent des personnes en insertion, parfois peu mobiles. Selon les estimations de l'Ademe, 3 500 emplois non-qualifiés pourraient être supprimés, et 8 000 nouveaux emplois créés. « Entre la suppression d'emplois dans les centres de tri, et la création dans la collecte, le solde sera positif », chiffre Matthieu Orphelin, directeur du service Economie circulaire et déchets de l'Ademe.« Les emplois dans les petits centres de tri sont une vraie question. Nous avons adopté ce mois-ci une stratégie sur la modernisation des centres de tri qui prend en compte cet enjeu », assure Matthieu Orphelin. Le soutien de l'Ademe à la modernisation ou la création des centres de tri tiendra en effet compte des propositions du porteur de projet en matière d'accompagnement des personnes dont le centre de tri doit fermer et du devenir des emplois. « Dans certains cas, cela n'a pas du tout été pensé. Et à l'inverse, certaines collectivités l'ont très bien anticipé », indique Matthieu Orphelin.Albane Canto