Ce sont les premiers maillons de la chaîne dans les filières REP. Les metteurs en marché ont notamment un rôle à jouer en termes d’écoconception et d’intégration de matières recyclées dans les produits. Ces questions furent abordées lors d’un colloque organisé dans un centre d’affaires parisien par Eco-mobilier, le 23 juin 2016. L’utilisation de matières recyclées ne relève pas que d’une question technique, mais aussi de marketing, en prise avec les clients.Peut-on mettre en avant du panneau de bois recyclé lorsque l’on s’appelle Gautier avec un positionnement plutôt haut de gamme ? « Les jeunes générations y sont plus ouvertes, en lien avec la philosophie du partage », répond David Soulard, directeur général du fabricant de meubles. Chez Conforama, « aucun problème », avance son P-DG Alexandre Nodal. Il acquiesce sur le fait que « les mentalités changent ». Le recyclage ? « Les consommateurs y sont de plus en plus réceptifs et veulent avoir affaire à des entreprises responsables », estime-t-il.Quant à privilégier les composants recyclables, « il faut savoir prendre des décisions difficiles », lance Jean-Thierry Catrice, président d’Eco-mobilier et directeur général délégué de Schmidt Groupe. Et d’illustrer : « Auparavant, un tiers des portes de cuisine Schmidt étaient constituées de PVC. Il y a 10 ans, nous avons décidé de ne plus recourir à ce matériau. Car il est difficile à recycler. Et depuis 5 ans, il n’y en a plus dans nos cuisines. » L’écoconception concerne aussi les emballages. Gautier réfléchit au polystyrène « qui prend trop de place », note David Soulard. Alexandre Nodal, de Conforama, pointe des pistes d’amélioration pour la filière, comme de « capter l’intégralité du gisement ». Cela passe, là aussi, par une meilleure communication à l’égard des clients consommateurs.Chrystelle Carroy