C'est l'histoire d'une petite entreprise nordiste qui, d'une activité de valorisation agricole des boues pour les besoins des cartonneries alentours, est devenue une PME incontournable du recyclage. Astradec a fait du chemin depuis sa création officielle en 2003. En 2015, l'entreprise décide d'amorcer un virage en se tournant à 100 % vers le recyclage. Astradec crée dans le Nord, cette année-là, la société Theys Recyclage (traitement des déchets non dangereux), basée à Cuincy (dans un rayon de 30 km de Lille, Valenciennes, Lens, Cambrai et Arras) et la plateforme Hainaut Recyclage, à Denain sur un ancien site métallurgique de 35 000 m².En 2016, d'autres projets prennent forme avec le rachat au premier trimestre, de la société Odelot Environnement à Auxerre (négoce de ferrailles et valorisation de déchets industriels) et l'ouverture d'une déchèterie professionnelle sur son site d'Arques de 2000 m². Installée sur un terrain de 40 000 m² de la Porte Multimodale de l'Aa en 2012, l'entreprise (15 millions d'euros de chiffre d'affaires) a choisi de développer aujourd'hui une activité de regroupement de tri et de recyclage des déchets industriels et des déchets inertes du BTP. La création d'une déchèterie réservée aux professionnels du bâtiment et des services techniques confirme cette vocation de boucler la boucle. Après passage sur pont bascule, les déchets de chantier (bois, gravats, plâtre, déchets en mélange) ou déchets végétaux sont déposés dans des box identifiés avant d'être triés puis en partie recyclés.L'ensemble de ces projets orientés vers la valorisation des déchets répond à une stratégie d'entreprise en prévision de l'augmentation de la TGAP. Pour Astradec, il faut limiter l'enfouissement en développant le tri. Autre cheval de bataille, la consommation énergétique et le transport. D'où le choix de l'entreprise de s'implanter dans de grandes agglomérations pour réduire ce coût. Enfin pour une meilleure valorisation des déchets de bois, Astradec a demandé une certification sur la sortie de statut de déchet pour le bois A, en vue de sa valorisation énergétique. L'entreprise emploie au total une centaine de personnes dont 45 sur sa plateforme ; elle est le troisième employeur de la région Hauts-de-France derrière Veolia Propreté Nord et Baudelet. Par ailleurs, une étude est en cours avec les partenaires locaux dans le domaine de l'insertion professionnelle en lien avec les métiers du recyclage.