L'arrivée sur le marché de voitures toujours plus connectées complexifie le métier des réparateurs / Crédits : AdobeStock
Batteries inaccessibles, pièces de rechange non disponibles, obsolescence des logiciels dans des voitures toujours plus connectées... Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) alerte sur le manque de réparabilité des voitures.
Mettre en garde contre la « fast fashion » dans le secteur de l’automobile. Tel est l’objectif du dernier rapport de l’association Halte à l’Obsolescence Programmée, publié le 17 avril, qui expose comment certains constructeurs développent des pratiques de « voitures jetables ».
HOP révèle les nouvelles tendances du marché, rendant les voitures moins chères, mais aussi moins réparables.
Des batteries irréparables
Du côté des voitures électriques, certains constructeurs se tournent vers des batteries difficiles voire impossibles à réparer ou remplacer - ce qui implique, en cas de défaillance de celles-ci, de changer complètement de véhicule.
Le rapport cite les pratiques de la marque Tesla et ses kilos de mousse rose emprisonnant des batteries dans un bloc. La moitié des constructeurs seulement proposeraient des batteries réparables, « une information qui passe sous les radars des consommateurs », alerte l’association.
De plus, une partie des voitures, électriques ou thermiques, sont devenues difficiles à démonter. Est directement pointée du doigt la pratique du giga-casting, qui consiste à mouler dans un seul bloc de nombreuses pièces de la voiture, afin de réduire les coûts de production. Problème : remplacer une pièce usagée nécessite de changer l’ensemble de la structure. Cette technique a été initiée par Tesla et le fabricant chinois BYD, et est utilisée par de plus en plus de constructeurs, alerte HOP.
Des « smartphones sur roues » plus sujets aux pannes
GPS, caméras intégrées, assistances diverses… La voiture devient « un équipement électrique et électronique comme un autre, une sorte de smartphone sur roue », signale HOP. Obsolescence logicielle, bugs, sérialisation (verrouillage électronique)… sont autant de facteurs qui rendent la réparation des véhicules de plus en plus difficile, et ce, d’autant plus que les techniciens ne sont pas toujours formés à la réparation de ces nouveaux outils.
Mieux encadrer le marché
L’association appelle à mieux encadrer le marché et propose une série de recommandations. Parmi elles, l’intégration de normes de durabilité et de réparabilité des batteries à l’échelon européen, d’une garantie de démontabilité des véhicules, ou la mise en place d’un indice de réparabilité pour les voitures. L’association suggère également d’encadrer la sérialisation et les filières REP, afin de prioriser la réparation et le réemploi.