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Accueil > Actualités > Recyclage > L'industrie prête à intégrer du plastique issu du recyclage
RECYCLAGE

L'industrie prête à intégrer du plastique issu du recyclage

PUBLIÉ LE 11 JUILLET 2016
LA RÉDACTION
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L'emploi de matières plastiques recyclées fait une percée visible et assumée dans les nouveaux appareils électriques et électroniques et la bureautique. Depuis deux ou trois ans, l'industrie manifeste concrètement son engagement dans cette voie. Pour des motivations environnementales et économiques principalement. En France, l’État a contribué en partie au déclenchement du mouvement à travers son engagement dans l'économie circulaire, inscrite dans la Loi de transition énergétique. Il y a encore deux ou trois ans, rien ne pouvait prédire vraiment ce changement de paradigme (ndlr. à supposer qu'on puisse le définir ainsi). Dans les couloirs feutrés des ministères, on s'est soudain enthousiasmé pour une nouvelle économie plus vertueuses où les déchets des uns pouvaient devenir matière des autres. Faisant toutefois abstraction d'une donnée incontournable : le prix. Or pour l'industrie du recyclage, cet avenir risquait d'être rapidement compromis par la chute du prix du pétrole, entraînant celle des prix des résines vierges, et qui rendait de fait certaines résines régénérées moins compétitives.  Profitant de cet engouement pour le recyclage et l'économie circulaire dans l'hexagone, les professionnels de la collecte et du traitement réagissent. Sur l'initiative de plusieurs acteurs, Federec, la fédération de la plasturgie, l'association 2ACR et l'Ademe, une étude présentée en 2015, jette un pavé dans la mare. Celle-ci transmet plusieurs messages : le marché des plastiques recyclés est en danger alors que l'industrie française dispose d'un savoir-faire et de technologies pointues pour favoriser le recyclage des matières plastiques. La conjoncture n'aidant pas, l'économie du recyclage des plastiques risque de rater son entrée dans la spirale vertueuse de l'économie circulaire. Le sauvetage de la filière doit désormais passer par une prime d'incitation à l'emploi de plastique recyclé dans l'industrie.Le message est entendu : une étude pilotée par 2ACR, sur les mécanismes incitatifs pour sécuriser le modèle économique des filières de recyclage en France est lancée fin 2015 et l'Ademe initie le projet Orplast en janvier 2016, assortie d'une aide globale de 10 millions d'euros. Objectif : favoriser l'intégration des plastiques recyclés dans les produits manufacturés en France. Aux termes d'une procédure minutieuse de sélection, sur les 140 dossiers pré-inscrits début avril, 106 ont été retenus au cours d'une première phase d'examen. L'ensemble représente une enveloppe globale de 30 millions d'euros, bien supérieure au budget prévu. D'ici au mois de juin, l'Ademe procédera à un échéancier pour financer rapidement une quarantaine de projets. Pour Roland Marion, chef de service adjoint Produits et Efficacité Matière à l'Ademe, les résultats de ce premier appel sont encourageants car ils intègrent à la fois des grands groupes mais également des PME et TPE. Par ailleurs, tous les thèmes du dispositif ont été sollicités : aide à la R&D et aux investissements, aide à l'approvisionnement. Sur ce dernier critère, qui regroupe plus de 80 dossiers retenus, le soutien accordé à hauteur de 200 000 euros maxi implique un engagement mutuel sur le prix entre les recycleurs et les utilisateurs industriels.Schneider Electric pousse sa division R&D à l'emploi de plastiques biosourcés depuis quelques années. Il y a deux ans, l'équipe environnementale crée une nouvelle organisation aboutissant en 2015 à la mise en place d'une directive interne. Cette charte intègre dans ses critères, celui des matériaux et en particulier, l'emploi de matière biosourcée ou recyclée à hauteur de 20 % d'ici à 2020. Cette démarche s'accompagne également par le déploiement d'un volet éco-design. D'envergure internationale, Schneider gère cette stratégie matières premières à l'échelle de son marché. Les résines utilisées principalement : PVC, PA, PC et des projets sur le PP. Des efforts sont déjà fournis en utilisant par exemple du PVC recyclé dans plusieurs produits, dont les goulottes. Le groupe travaille avec des fournisseurs mondiaux de longue date qui s'adaptent au cahier des charges de leur client et peuvent proposer un granulé régénéré. Aujourd'hui, l'entreprise a également noué des relations directes avec la filière de recyclage pour envisager par exemple l'emploi de PC/ABS issu du recyclage de DEEE.  Dans ce domaine le groupe SEB a franchi une étape supplémentaire en créant un partenariat avec Veolia et Eco-systèmes. Avec comme résultat, la commercialisation en juillet 2015 d'une centrale vapeurs composée de 20 % de PP recyclé. Les résines issues du recyclage des PAM font l'objet d'une traçabilité sur la qualité et d'une constance en termes d'approvisionnement. C'est une condition sine qua non pour tout fabricant prêt à s'engager sur cette voie. Les recycleurs doivent aussi de leur côté renforcer leur contrôle, qualifier la matière et répondre aux cahiers des charges de leur client. Comme le souligne Ingrid Tams, responsable Environnement chez SEB, c'est l'aboutissement d'une réflexion longuement murie en interne. En 2013, le groupe a inscrit à sa politique d'éco-conception qui comprenait déjà des critères de recyclabilité, l'utilisation de matières biosourcées et issues du recyclage. A l'époque, le prix du pétrole ne s'est pas encore effondré et c'est l'occasion pour SEB de lancer son programme de R&D. « Aujourd'hui, la conjoncture est moins favorable, mais le traitement et l'industrialisation de ces nouveaux produits à base de recyclé, devraient être transformés en gains économique sur le long terme ». Le groupe SEB fait également partie des entreprises qui ont répondu présent au dispositif Orplast « un plus qui nous aidera à améliorer mes caractéristiques techniques des plastiques recyclés ». Après des essais réussis sur plusieurs types de produits (spatule, ventilateurs sur deux marchés hors UE et sa centrale vapeur Rowenta), le groupe SEB travaille déjà sur d'autres lignes de produits susceptibles d'accueillir des résines recyclées telles que l'ABS et le PET.Qualité et quantité exigéesMais c'est surtout dans le secteur de la bureautique que les choses bougent le plus. HP n'a pas attendu les incitations publiques pour se lancer dès 2004 dans la fabrication d'un balai d'imprimante scanner en plastique recyclé. Avec la reprise des cartouches usagées, HP réalise un recyclage en boucle fermée, à hauteur de 20 % d'intégration. Depuis 2010, HP utilise du PET issu de bouteilles et du PP recyclé issu de cintres pour fabriquer ses cartouches jet d'encre : « l'arrivée de plastique recyclé ne peut se faire aux dépens de notre cahier des charges. La qualité est le maître mot, affirme Catherine Martial, responsable RSE Europe du Sud chez HP. Dès qu'on s'engage dans ce choix avec les investissements et l'adaptation des moules que cela engendre, nous devons avoir des garanties sur le sourcing, la quantité et la fiabilité de la matière. Si ces trois conditions sont réunies, cela peut fonctionner ». En 2015, HP a intégré 9000 tonnes de plastique recyclé dans ses produits. 30 % des cartouches HP sont recyclées principalement en Allemagne chez son partenaire PDR Recycling. Les nouvelles cartouches peuvent intégrer désormais 75 % de matière recyclée. Des modèles d'écran sortis il y a environ un an et demi sont composés de 43 % de plastiques post-consumer. D'autres projets sont à l'étude sur le PP et le PE. Canon a fêté l'an dernière le 25e anniversaire de son programme de recyclage des cartouches toner en boucle fermée. Certaines de ses imprimantes intègrent jusqu'à 25 % de plastiques biosourcés et permet à Canon d'utiliser environ 150 tonnes de résines régénérées par an. Ses calculatrices sont également concernées. Cette démarche s'accompagne d'une politique globale qui repose sur l'éco-conception, le recyclage, le transport et la consommation énergétique des usines et des produits mis sur le marché. Elle répond souvent à une demande de la clientèle et aux certifications Iso 14 000 qui exigent un engagement soutenu. Le fabricant américain Lexmark a commencé à tâter le terrain en 2009 avec sa première imprimante laser contenant 4 % de plastique recyclé puis en 2012, le groupe se lance plus largement sur cette voie en y associant tous ses produits (imprimantes et cartouches) et en misant en parallèle sur le réutilisation. La montée en puissance est constante. En 2014, 95 % des imprimantes contiennent au moins 5 % de recyclé et aujourd'hui, les dernières imprimantes sorties en début d'année contiennent entre 34 et 53 % de plastique recyclé. Pour les cartouches, l'intégration de recyclé va de pair avec le programme mondiale de collecte. En 2014, 50 % de ses produits sont récupérés dont 65 % recyclés. Dans le cadre de sa politique interne zéro décharge, zéro incinération, Lexmark veut également boucler la boucle et augmenter la part de recyclé dans ses cartouches. En 2016, elles contiennent entre 15 et 25 % de plastique recyclé. L'objectif est d'atteindre 50 % d'ici à 2018. Pour garantir son approvisionnement et la traçabilité de la matière, le groupe mène une politique de relocalisation de sa fabrication en Europe depuis 2014, avec notamment une usine en Pologne, près d'un centre de collecte et de tri de cartouches. En 2016, 40 % de ses cartouches provenaient de l'UE.  Face à une clientèle européenne attentive à son empreinte environnementale, Lexmark se fixe un objectif de 80 % d'approvisionnement en Europe d'ici à 2018. Etre plus près des gisements de matière recyclée, c'est aussi l'intérêt de Konica France qui a choisi d'incorporer du Pehd issu des bouteilles de lait pour faire ses bidons de toner (RR n° 8 - 2016). Son usine de remplissage de toner à Eloyes dans les Vosges sera dédié également à la fabrication de ces bidons, grâce à l'investissement d'un million d'euros dans une installation de production. La part de recyclé passera rapidement de 25 à 100 % et la capacité devrait à court terme atteindre 200 000 unités par mois. Les bidons seront commercialisés sur le marché européen. La filière DEEE dans la boucleLes éco-organismes de la filière DEEE en France jouent un rôle non négligeable, puisqu'à travers eux, les fabricants et metteurs en marché peuvent réduire leur contribution en intégrant plus ou moins de plastique recyclé. En effet, l'an dernier, l'emploi de plastique recyclé post-consommation à hauteur de 10 % est apparu pour la première fois dans le tableau des critères permettant de moduler la contribution des producteurs de 20 %. Les critères et amplitudes de modulation ont été établis par le ministère de l'Environnement sur proposition des fédérations professionnelles avec le soutien des éco-organismes. Sont concernés officiellement par le critère sur l'emploi de plastique recyclé : les lave-linge, les lave-vaisselle, les ordinateurs et les téléviseurs. Un premier bilan sera dressé en 2017 pour réajuster si besoin les critères et veiller à l'équilibre financier de la filière REP.Les éco-organismes mettent également en œuvre leurs propres outils pour inciter les producteurs. Avec son dispositif Reeecyc' Lab lancé en mars 2016, Eco-systèmes fournit aux fabricants plusieurs indicateurs vertueux sur le plan environnemental et économique, tel que l'emploi de matière recyclée. Ces données sont relayées plus en amont par le Gifam (Groupement interprofessionnel des fabricants d'appareils ménagers) qui participe activement à la commission consultative des agréments de la filière DEEE. Acteur des discussions sur la transposition de la directive DEEE et partie prenante des éco-modulations, le Gifam est aussi le porte-parole des travaux menés par 2ACR et Eco-systèmes au niveau des fabricants en France. Il suit par ailleurs à l'échelle européenne, les actions menées par le Ceced (European Committee of Domestic Equipment Manufacturers). Depuis deux ans, un groupe de travail réunissant les recycleurs et Digital Europe (représentant des fabricants du brun) se penche sur l'emploi de plastique recyclé à l'échelle européenne. L'objectif : trouver des synergies et faire en sorte que les solutions techniques des premiers correspondent aux des cahiers des charges exigeants des seconds.  Catherine Moncel 
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