D'après son dernier bilan, l'éco-organisme chargé de la gestion du mobilier professionnel en fin de vie affiche plus de 75 % de réutilisation et de recyclage du gisement collecté, soit 19800 tonnes. Dans le détail, la part de réemploi ne représente que 3 %. « Notre objectif vise les 5 %, ce n'est pas énorme par rapport au gisement disponible, mais l'idée est d'apporter via l'ESS, des éléments extra financiers pour faire évoluer les consciences à la fois chez les détenteurs et les metteurs en marché » souligne Arnaud Humbert-Droz, DG de Valdelia. Cela se traduit par plusieurs projets.Parmi eux, l'aide aux associations caritatives qui font don de mobilier à l'étranger comme Horizon Sahel ou Aima en Europe de l'Est. Valdelia joue le rôle de conseiller pour le transport de ces «déchets » et de garant de leur traçabilité. L'éco-organisme s'investit également dans le up cycling haut de gamme : « le mobilier professionnel de grande qualité permet d'envisager ce type de traitement. Une étude de faisabilité économique et logistique est en cours. Nous travaillons avec l'association Api Up et Camif pour envisager la vente de meubles rénovés et transformés, en ligne ». Extramuros, une autre association basée en région parisienne, s'inscrit également dans ce projet collaboratif. L'idée : transformer le mobilier dont l'entreprise ne veut plus pour lui revendre de nouveaux produits relookés, désignés. Cette initiative doit se concrétiser en 2017 et permettre de tirer la réinsertion professionnelle vers le haut, en développant des formations qualifiantes (menuiserie, ébénisterie, design..).Valdelia s'attèle également à la valorisation matière, pour répondre à l'augmentation des volumes collectés (+50 % par an). Le gisement global est composé à 60 % de bois et à 30 % de métal. C'est donc sur le bois que tous les enjeux se concentrent. « Il est important de soutenir le recyclage dans l'industrie du panneau, principal débouché pour nos gisements » explique Arnaud Humbert-Droz. Valdelia invite ses prestataires de traitement à conserver leur savoir-faire dans ce domaine (tri, broyage) même si l'appel du CSR se fait parfois plus séduisant.Enfin, si la collecte augmente de 50 % par an, Valdelia ne néglige pas les flux dispersés et de proximité. D'où le lancement d'une étude sur la collecte du 1er km. « Ces flux n'intéressent pas les grandes PME pour des raisons logiques de rentabilité. En revanche, ils peuvent attirer de très petites entreprises ou des auto-entrepreneurs, capables de gérer cette collecte moyennant une prestation de transport et d'enlèvement » insiste le DG de Valdelia.Une première phase a été menée sur l'identification du gisement, les débouchés et l'intérêt des partenaires. Un test grandeur nature sera lancé en septembre à Paris et à Nantes, pour connaître le ressenti du détenteur. Sera-t-il prêt à rémunérer de la même façon une entreprise de l'ESS et une société privée ? C'est toute la question.