En 2013, le Smictom des Pays de Vilaine a totalement revu sa politique de gestion des déchets avec la mise en œuvre d'une tarification incitative et la collecte des biodéchets. Trois ans plus tard, le bilan est positif. « Nous avons créé le service de collecte des biodéchets en porte à porte pour les ménages, et les professionnels peuvent demander à utiliser ce service », explique Guillaume Boucherie, président du Smictom des Pays de Vilaine. Ce syndicat à dominante rurale et péri-urbaine est doté de la compétence collecte et traitement des déchets ménagers. Il regroupe 46 communes et 80 000 habitants au sud de Rennes, dans l'Ille-et-Vilaine.Parallèlement à la création de ce troisième flux, la fréquence de collecte des ordures ménagères résiduelles (OMR) a été revue à la baisse, passant de deux à une fois par semaine. C'est la société Coved (groupe Saur) qui a remporté le marché à l'issue d'un appel d'offres lancé pour une durée de cinq ans. Côté collectivité, les ambassadeurs du tri ont travaillé sur la dotation en équipement des professionnels, et les ont sensibilisés avec une brochure spécifique.Résultat : en 2016, le syndicat compte plus de 1 500 professionnels triant leurs biodéchets à la source, dont « beaucoup de « petits » gros producteurs ». « Quarante-trois professionnels, collectés deux fois par semaine, simultanément aux ménages, pour des volumes allant de 35 à 1 440 litres », précise l'élu. Dont le restaurant municipal (500 repas par jour), les cantines des collèges, des maisons de retraites, etc. Côté équipements de collecte, les cuisines centrales et selfs des établissements scolaires ont été dotés d'équipements de pré-collecte et de bacs dédiés. Ainsi, à la sortie du self, des tables de pré-tri sont équipées de sacs de 80 litres collectant les déchets de plateau. Avec les déchets de cuisine, ce sont environ 20 tonnes par semaine qui sont collectées.« Les professionnels ont eu besoin d'un peu de temps pour adopter le tri des biodéchets, car c'est plus complexe pour eux. Mais le tarif préférentiel les a incités », indique Guillaume Boucherie. Le coût de collecte des biodéchets est en effet de 0,42 centime/litre, contre 1 euros/litre pour les OMR. Et les biodéchets compostés ne sont pas assujettis à la TGAP, rappelle l'élu.Entre ménages et professionnels, la collecte des biodéchets tournait « à plein régime au bout de six mois, alors que nous pensions y parvenir en trois ans », atteignant en moyenne 30 kg/an/habitant de biodéchets. A noter : le compost produit à partir de ces déchets est éligible à la certification « utilisable en agriculture biologique », qui est la réglementation la plus exigeante en matière de qualité.Albane Canto