L'industrie digitale européenne veut rattraper son retard voire même franchir une étape supérieure dans le recyclage. A travers l'association européenne DigitalEurope qui regroupe les plus grandes entreprises mondiales de l'électronique et des télécommunications, le secteur progresse pas à pas dans sa démarche environnementale.Un rapport publié au mois d'août dernier par l'organisation présente les avancées industrielles et les meilleures pratiques dans l'utilisation des plastiques recyclés. Rappelant qu'un accord volontaire a été signé en 2015 dans le cadre de la directive sur l'éco-conception par 15 fabricants (soit 95 % du marché de l'équipement ménager et bureautique en Europe), DigitalEurope présente les freins que les entreprises peuvent rencontrer et les solutions leviers qui feront de l'emploi de plastiques recyclés, un véritable atout commercial. L'objectif est avant tout de recycler plus de polymères issus de DEEE pour les réintégrer dans de nouveaux produits électroniques. Les plastiques utilisés sont connus et identifiés ; reste à développer de véritables partenariats entre les recycleurs et les fabricants pour boucler la boucle. Pourtant, précise DigitalEurope dans son étude, les choses ne sont pas si simples. Les obstacles sont multiples : réglementaires dans le domaine des substances chimiques (RoHS et Reach), économiques, techniques (approvisionnements garantis en quantité et en qualité), et commerciaux (acceptation du consommateur). Pour surmonter ces contraintes, l'association invite ses membres et autres fabricants d'équipements électroniques, à identifier au préalable les produits susceptibles d'intégrer de la matière recyclée, à concevoir leurs produits en pensant fin de vie, à adapter leurs produits (couleur, surface) et surtout à instaurer un dialogue avec les recycleurs sur le cahier des charges et les besoins.Pour illustrer cette pratique, DigitalEurope mentionne dans son étude sept « success stories » chez DELL, HP (cartouches), Lenovo, Lexmark (cartouches et imprimantes), Océ (filiale de Canon – imprimante professionnelle), Samsung et Sony. Ce dernier utilise par exemple jusqu'à 76 % de plastiques recyclés dans la gamme de ses lecteurs Blu-ray. Par ailleurs, le groupe japonais a développé sa propre marque de granulés recyclés, Sorplas pour assurer la qualité de ses produits. Lancé en 2011, Sorplas est utilisé dans plusieurs petits équipements électroniques de Sony. En 2015, les quantités utilisés s'élevaient à 400 tonnes. Un début.Catherine Moncel