Depuis le printemps dernier, les entreprises de recyclage rencontraient des difficultés importantes pour écouler les flux de briques alimentaires usagées, issues de la collecte sélective, affirmant que personne n'en voulait. Résultat, des centres de tri obligés de stocker et des ventes à perte pour les recycleurs opérateurs. La crise vient tout juste d'être résorbée, mais interpelle encore la profession.
Il y a un an, l'usine Stora Enso de Barcelone revendait son site à un fonds allemand, qui a fait le choix de ne pas poursuivre la production à partir de fibres recyclées. Pour rappel, le site espagnol traitait 90 000 t/an d'ELA provenant de toute l'Europe, dont environ 15 000 tonnes issues de France, et une grande quantité rachetée aux entreprises du recyclage. L'interruption d'approvisionnement s'est effectuée progressivement. Mais cette perte de débouché en Espagne a sans doute coïncidé avec les problèmes d'écoulement des flux en France. Comment absorber plusieurs milliers de tonnes d'ELA dans l'Hexagone alors que les usines n'étaient sans doute pas tout à fait préparées ?
A ce jour, le marché français génère environ 86 000 t/an de briques cartonnées alimentaires usagées dont 47,2 % sont recyclées (chiffres estimés pour 2015), selon ACN (Association Carton Nature). Le marché est partagé à 50/50 entre l'option filière (Revipac) et les contrats non garantis portés par Federec/Fnade. Dans le cadre de l'option filière, 80 % du gisement est valorisé en France, les 20 % restants le sont en Europe (Italie, Allemagne). Les proportions sont inversées dans le cadre de contrats signés avec les opérateurs où seulement 31 % des flux sont recyclés en France. Le reste est envoyé vers des sites papetiers européens.La suppression de l'activité de recyclage chez Stora Enso à Barcelone a pu engorger pendant quelques mois la filière française. Pour les adhérents de la Fnade et de Federec, la difficulté était bien sûr de retrouver rapidement des débouchés pour ces flux recyclés auparavant en Espagne à des coûts de transport raisonnables. Il est clair que ces coûts ont également pesé sur le marché, entraînant parfois des ventes à perte pour les opérateurs.
Des capacités techniques augmentéesA ce jour, la France dispose de deux usines papetières acceptant des ELA : SCA Tissue France, basée à Hondouville (27) et Lucart France (Nova Tissue) implantée à Laval-sur-Vologne dans les Vosges. Les capacités techniques de traitement sont semble-t-il, largement suffisantes pour traiter le gisement français, explique Revipac. SCA pourrait même à terme augmenter ses capacités en passant de 5000 à 15 000 t/an tandis que Lucart France pourrait avoisiner les 40 000 t/an. Sans oublier les sites européens basés en Italie (Lucart), en Allemagne (PMM) et ceux qui sont en projet pour 2017 en Suisse, aux Pays-Bas, en Pologne et même en Espagne, selon Alliance Carton Nature.Pour autant, les difficultés rencontrées à l'occasion de la revente de Stora Enso Espagne doivent provoquer une réflexion sur le long terme avec l'ensemble des parties prenantes. Si depuis cette semaine, tout semble être entré dans l'ordre pour l'écoulement des briques alimentaires sur le marché français, les entreprises du recyclage comptent sur une concertation durable avec ACN et les représentants des usines papetières. Les objectifs de recyclage des pouvoirs publics pour 2022, correspondent grosso modo à environ 10 000 tonnes d'ELA supplémentaires dans le circuit. De quoi s'interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour pallier toute défaillance industrielle.
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