Le chantier de La Samaritaine va durer trois ans. Peu banal en termes de démolition et de reconstruction, il s'étend sur 70 000 m² en plein de coeur de Paris, et mobilisera près de 1 300 ouvriers au plus fort de son activité. Prouesse sur le plan de la réhabilitation en zone urbaine dense, il intègrera sept produits différents : un hôtel de luxe, des commerces, des bureaux, une crèche et des logements. Pour sa mise en œuvre, le maître d'ouvrage, La Samaritaine et le maître d'oeuvre Vinci Construction ont choisi de l'inscrire dans une démarche environnementale globale. Accompagné par Le Sommer Environnement, bureau de conseil en ingénierie environnementale, le projet est un modèle d'écologie urbaine.Cela se traduit par une conception bioclimatique des bâtiments, un objectif de 50 % d'économie d'eau potable, la gestion des déchets d'activités optimisés, une valorisation des déchets de chantiers à plus de 75 %. Actuellement en phase de démolition, l'îlot de La Samaritaine génèrera au total environ 110 000 m³ de déchets (gravats, béton, ferrailles, bois, plastiques, carton…) dont 14 000 m³ de DIB. La gestion de la logistique est donc un enjeu de taille. Comment évacuer en effet ces flux sans gêne et surtout sans impact environnemental fort ?La solution du transport sur la Seine a été une évidence. Avec l'entreprise de recyclage Paprec et le négociant en matériaux de construction Raboni comme partenaires, Vinci a choisi d'évacuer la majorité de ses déchets par voie d'eau. Acheminés sur 6 km par camions jusqu'à la plate-forme de négoce de Raboni à Ivry-sur-Seine, ils sont ensuite récupérés par la péniche de Paprec et triés sur le site de Paprec Chantier à Gennevilliers, situé à 38 km de la capitale. Résultat : un trafic routier divisé par 3,5, l'émission de cinq fois moins de CO2 et 95 % des des déchets de démolition valorisés. Au final, 35 % des volumes des déchets du chantiers de La Samaritaine auront transité par la Seine.Catherine Moncel