Montpellier Méditerranée Métropole et Suez ont inauguré hier l'unité de tri-méthanisation-compostage des déchets résiduels de l'agglomération, Amétyst II. Huit ans après sa mise en service, l'usine fonctionne désormais sans accroc. Elle traite le 130 000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles produites par l'agglomération chaque année et produit électricité, chaleur et compost normé.Amétyst avait pourtant mal commencé. L'usine construite par Vinci avait été mal dimensionnée : incapable de traiter les tonnages attendus (170 000 t/an), l'usine ne produisait pas l'énergie prévue, et le compost ne correspondait pas à la norme NFU 44051. Cette situation avait amené l'agglomération à résilier la délégation de service public (DSP) confiée à Suez. Lequel avait remporté le nouvel appel d'offres, d'une durée de dix ans et représentant un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros cumulés. Pour cela, Suez a investi 10 millions d'euros. Désormais, le procédé compte une étape d'« ultracriblage », qui n'envoie que la fraction organique inférieure à 5 mm dans les digesteurs de méthanisation.« Nous étions censés être les simples exploitants d'une usine qui était censée fonctionner. Nous avons beaucoup travaillé avec la métropole pour parvenir à ce résultat », a rappelé Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez. « C'est un pari gagné par les équipes de Suez », s'est félicité Philippe Maillard, directeur général Recyclage et Valorisation de Suez. « Aujourd'hui les objectifs de l'usine sont en grande partie atteints », a confirmé Cyril Meunier, vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, rappelant qu'il y a dix ans, les ordures ménagères de l'agglomération s'entassaient dans une décharge proche d'une zone Natura 2000.Aujourd'hui, l'usine valorise 51 % des OMR et produit 18 GWh d'électricité, 7 GWh de chaleur utilisée sur un quartier et une clinique. Elle doit produire 33 500 tonnes de compost en 2017 (3 500 tonnes ont été produites en août et septembre 2016) et des combustibles solides de récupération (12 000 tonnes). Elle valorise aussi les métaux ferreux (3 500 tonnes) et non ferreux (360 tonnes). Au final, le coût de traitement est de 85 euros/t.Le bémol porte sur les biodéchets. Pour l'instant, l'agglomération ne collecte que 1 500 t/an, pour une capacité de 15 000 à 20 000 t/an. Elle mise sur une collecte en conteneurs pour convertir les habitants, et a déjà signé pour la valorisation des biodéchets de 12 hypermarchés. Elle espère aussi convaincre les communautés de communes voisines de lui envoyer leurs biodéchets.Albane Canto