En Ile-de-France, 1,5 milliard d'euros ont été collectés pour financer la collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés en 2015. Via la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (Teom) dans 95 % des cas. Pourtant, d'autres outils financiers sont disponibles, comme la Teom incitative, la redevance incitative (RI) ou la redevance spéciale (RS), devenue facultative avec la loi de finance rectificative de 2015. Leur avantage ? Ils s'articulent avec une politique de réduction du volume des déchets produits sur le territoire.Peu de collectivités franciliennes se sont emparées de ces outils. Au 1er janvier 2016, en France, 190 collectivités représentant 4,5 millions d'habitants avaient mis en place une tarification incitative (TI), dont 10 par la Teomi, surtout en Alsace et dans les Pays de la Loire. Mais en Île-de-France, « seules trois collectivités ont une tarification incitative », compte Laure Moutier, ingénieur déchets à l'Ademe Île-de-France. « Si les collectivités franciliennes ne mettent pas en place une tarification incitative, on n'atteindra pas l'objectif de 25 millions d'habitants couverts par une TI à l'horizon 2025, fixé dans la loi de transition énergétique », souligne Laure Moutier.L'Ademe en Île-de-France prépare donc un appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour la fin de l'année 2016, espérant entraîner trois territoires (collectivités ou quartiers) dans la mise en place d'une tarification incitative. Avec comme argument une bonification des aides : en plus de 70 % de soutien pour la réalisation d'une étude de préfiguration, les aides à la mise en place seront portées à 9,6 au lieu de 6,6 euros/habitant.Albane Canto