Une plateforme d'échanges de déchets modernisée et accessible à tous, c'est l'objectif du réseau des Chambres de métiers et de l'artisanat et du conseil régional Nouvelle-Aquitaine qui a relancé en novembre dernier sa bourse aux déchets (www.dechets-aquitaine.fr). Avec le soutien de l'Ademe qui œuvre pour une meilleure gestion des déchets en entreprises, cette bourse s'adresse aux artisans, petits commerçants, PME mais aussi aux particuliers. Chacun peut déposer une annonce gratuitement pour se débarrasser de ses déchets. Une transaction est menée ensuite avec un collecteur, recycleur ou entreprise. « Cette bourse aux déchets existe depuis 2006, souligne Marianne Caritez, chargée de projet. Nous avons juste voulu la rendre plus moderne, avec des fiches conseil et une cartographie pour localiser le gisement et surtout la rendre accessible à tous. Si nous insistons sur l'aspect circuit court du déchet, nous ne posons aucune frontière. N'importe qui peut s'inscrire sur notre plateforme, dès lors que son statut est conforme à la réglementation ».Faciliter les échangesDerrière cette opération, il y a bien sûr la volonté de contribuer à la valorisation de certains flux de déchets dispersés ; cela peut aussi aider à désengorger certaines déchèteries ou ressourceries. Portée par la région Nouvelle-Aquitaine, cette bourse est perçue comme un outil complémentaire à la bourse des déchets industriels développée par certaines CCI (les critères d'inscription de celle-ci - profil et cotisation - sont un peu plus contraignants). Mais reste par son concept, unique en France. Exception en Martinique, où une bourse a été développée en 2014 selon le même principe par l'association Entreprise & Environnement.Ailleurs en métropole, d'autres plateformes existent comme celle du pôle Cd2e dans le Nord, créée en 2005. Centrée davantage sur les déchets industriels, elle est gratuite et ouverte à un périmètre plus large que la région. « Faute de moyens techniques et de communication, elle n'a pas pu se développer à sa juste valeur, regrette Marc Haquette du Pôle Team2. Pourtant en plus d'être un outil commercial pour l'industrie du recyclage, elle nous sert à recueillir des informations utiles pour nos travaux de recherche ». L'exemple le plus récent est illustré par le financement d'un projet de valorisation des textiles, après avoir constaté notamment via cette bourse, que plusieurs acteurs industriels locaux ne trouvaient pas de débouchés pour leurs déchets textiles.Catherine Moncel