Quel niveau de séparation des matières faut-il appliquer dans chaque centre de tri ? Les scénarios envisagés sont « à revisiter », selon Sylvain Pasquier, de la direction économie circulaire et déchets de l’Ademe. Car c’est écrit dans la note éditée en avril 2015 par Eco-Emballages et l’Ademe : « Jusqu’à 60 000 à 80 000 tonnes de capacité, les gains liés aux performances supérieures de captage des recyclables sont plus importants que les impacts liés aux distances de transport complémentaires. »La perspective s’imposait, jusqu’alors, de moderniser le parc installé pour automatiser les sites et les concevoir de plus grande taille. Dans ce schéma, les centres se répartissent en plusieurs catégories, opérant soit un tri simplifié, soit un tri poussé avec l’extraction de trois flux, PET clair, PET coloré et PEHD-PP-PS, soit un tri « complet » avec jusqu’à cinq flux de plastiques rigides. En 2014, une étude de l’Ademe, d’Eco-Emballages et d’Ecofolio avait estimé de tels investissements entre 882 millions et 1,1 milliard d’euros, pour 237 sites identifiés.Or, note Sylvain Pasquier, « 18 % de la population habite dans un département de moins de 500 000 habitants, cela nécessite de s’adapter à cette densité. Et 30 % de la population française réside en zone dense où l’on peut imaginer des centres de tri de taille plus importante. Au-delà de certains seuils, il n’y a pas de gain économique ni environnemental. » Cette nouvelle doctrine en préparation devrait être présentée d’ici à fin 2017.Chrystelle Carroy