Cepovett, c'est 10 millions de vêtements professionnels produits chaque année. Cette entreprise familiale s'est dotée d'un plan de progrès RSE pour la période 2015-2020. La recherche de matières alternatives et éthiques et la revalorisation des vêtements professionnels en fin de vie font partie des dix axes d'engagement souscrits. La publication de son rapport annuel RSE est l'occasion de faire le point sur les progrès réalisés.Des problèmes d'approvisionnement« Notre métier est très contraint par les cahiers des charges des clients. Mais nous essayons toujours de leur proposer des matières premières alternatives. Aujourd'hui, l'essentiel des 10 millions de vêtements que nous fabriquons sont en coton et polyester traditionnels. Si nous proposons depuis longtemps du coton bio et équitable, nous intégrons déjà du polyester recyclé et nous souhaitons développer l'utilisation de chanvre et de lin, après une expérimentation réussie avec le maroquinier Lancel », explique Marc Jacouton, directeur Développement durable. Ces deux fibres naturelles et cultivés sans intrants sont d'autant plus intéressantes que 80 % de la production mondiale est européenne. Un gros avantage pour le fabriquant dont la volonté de diversification se heurte à des problèmes d'approvisionnement. C'est notamment le cas pour le coton bio d'Afrique de l'Ouest, soumis aux conditions climatiques et géopolitiques ou pour le polyester recyclé très demandé et dont le prix flambe. « En 2016, nous réalisions 3 % de notre chiffre d'affaires à partir de matériaux alternatifs, nous espérons 4 % en 2017. nous progressons doucement car pour nos clients, le surcoût lié à ces substitutions, de l'ordre de 15 à 20 %, n'est pas neutre. Mais j'ai bon espoir d'atteindre 100 % polyester recyclé en 2020 », assure Marc Jacouton.Rechercher de nouvelles voies de valorisationAutre voie explorée, la revalorisation des vêtements professionnels en fin de vie. Pendant longtemps, l'entreprise n'avait qu'une voie de valorisation en isolant phonique et thermique pour l'automobile via un opérateur du déchet qui a abandonné la filière faute de rentabilité. Aujourd'hui, cela reste compliqué mais cette option peut être prévue dans le contrat avec le client. C'est ce qui s'est passé récemment avec Thalys. « Nous avons développé avec notre client Thalys, qui a de vraies exigences de sécurité sur ses uniformes, une filière avec Le Relais/Emmaüs pour la fabrication de Métisse, un isolant pour l'habitat », présente le directeur Développement durable. Mais Cepovett qui ne veut plus être dépendant d'une seule filière, recherche là aussi à se doter de plusieurs solutions. C'est pourquoi, elle développe un programme de R&D baptisé Recycled clothing, avec un de ses fournisseurs, Filatures du parc (81). L'objectif : transformer les vêtements post consommation en fil réutilisable en production. Avec des premiers résultats attendus en 2017.DB