Pour Comerso, fondée en 2013, 2017 est l’année du déploiement.
Toutes les initiatives lancées pour lutter contre le gaspillage alimentaire font boule de neige : 100 magasins étaient équipés de sa solution en janvier 2017, 140 en mars, et environ 200 cet été ! A quoi tient ce succès ? « Nous avons créé Comerso sur deux postulats. D’une part, les magasins jettent leurs invendus faute de solution. D’autre part, beaucoup de partenariats échouent à cause d’une logistique inadaptée. Notre solution répond à ce double problème d’organisation et de logistique », explique Pierre-Yves Pasquier, président et cofondateur de Comerso avec Rémi Gilbert.
Comme d’autres entreprises, Comerso propose une solution numérique pour mettre en regard le gisement des magasins et les besoins des associations. Surtout, elle a mis en place un processus de suivi de la température pour les denrées alimentaires sensibles, avec un assistant numérique personnel (PDA) couplé à une puce RFID pour l’identification. « 80 % des déchets d’un magasin sont des produits frais », rappelle le cofondateur de Comerso, qui en a fait sa spécialité.« Avec le retour d’expériences, les effets calendaires, nous sommes de plus en plus précis. Nous commençons même à être prédictifs », explique Pierre-Yves Pasquier. Pour optimiser la logistique, Comerso s’est rapproché d’Envie. Aujourd’hui, Comerso emploie 45 chauffeurs à temps plein, via des contrats à durée déterminée en insertion (CDDi) allant jusqu’à 24 mois.
Sa solution éprouvée, Comerso se déploie maintenant dans les magasins de centre ville, réputés peu enclins au don. « Nous nous glissons dans leur organisation. Traiter un produit pour le jeter ou le donner à Comerso, c’est la même chose pour le responsable du magasin », assure Pierre-Yves Pasquier. Il travaille également avec les coopératives agricoles, les industries agroalimentaires, la restauration collective mais aussi sur les invendus non-alimentaires. « Nous avons récupéré récemment un semi-remorque de jus de fruits conditionnés, et 18 palettes d’un importateur de chaussures », illustre Pierre-Yves Pasquier.
Pour les entreprises qui donnent, l’opération est payante : elles bénéficient de crédits d’impôts sur certaines catégories de produits, et font des économies en matière de gestion des déchets. Comerso, de son côté, est rémunéré sur la valeur de la marchandise donnée. « Nous ne sommes pas une machine à crédit d’impôts », sourit Pierre-Yves Pasquier. La société a pu accélérer son déploiement grâce à une levée de fonds de 2,2 millions d’euros réalisée en juin 2016. L’équilibre financier devrait être atteint dès cette année.