Composé d’un consortium régional regroupant le recycleur Environnement Recycling, le laboratoire IMP-INSA et LabPlastics et CEP-Recycling, le projet RIPEEE vise à créer une gamme de matières plastiques recyclées à partir de déchets d’équipement électriques et électroniques (DEEE).
Le projet Recyclage innovant de plastiques issus des DEEE (RIPEEE) met l’approche pluridisciplinaire au service des matières plastiques recyclées. Piloté par Environnement Recycling, ce projet répond à l’appel à projets « R&D Booster » dans l’objectif de concevoir une gamme de matières plastiques recyclées (polypropylène, ABS (acrylonitrile butadiène styrène) et polystyrène) à partir de déchets d’équipement électriques et électroniques.
Deux problèmes se posent aux matières plastiques recyclées (MPR) : des propriétés en-dessous de celles des matières vierges et un manque de stabilité et de reproductibilité de leurs caractéristiques. Ces complications sont dues au vieillissement des plastiques au cours de leur usage et à la provenance variable des déchets à recycler. Le consortium, composé d’Environnement Recycling, Ingénierie des Matériaux Polymères / Institut nationale des Sciences Appliquées de Lyon (IMP-INSA) et LabPlastics et CEP-Recycling, entend apporter des solutions pérennes, techniquement abouties et économiquement viables afin de proposer une gamme de matière de premier choix et reproductible.
« Les possibilités technico-économiques pour les MPR sont enthousiasmantes. Notre approche pluridisciplinaire nous permet d’avancer dans l’élaboration de formule et la concrétisation de ce procédé à une échelle industrielle », commente Farida Tomasella, Directrice Développement Matières et R&D du Groupe Environnement Recyling et coordinatrice du projet RIPEEE.
Un travail collaboratif
Le projet mise sur la coopération entre les différents acteurs du marché pour créer une filière locale innovante à chaque étape du processus : de la collecte du déchet à la transformation de la matière recyclée. De ce fait, le recycleur Environnement Recycling sépare, tri les plastiques et envoi des échantillons au laboratoire MP ainsi qu’au compoundeur Lab Plastics qui doit éprouver des formules pour rapprocher les plastiques des normes attendues des transformateurs (industriels, clients finaux). Le laboratoire caractérise également les granulés pour optimiser les formulations.
L’amélioration du procédé est assurée par IMP/INSA (Ingénierie des Matériaux Polymères / Institut Nationale des Sciences Appliquées de Lyon). Ce laboratoire mène de nombreux tests et comparaisons sur les différents MPR. De son côté, CEP-Recycling travaille sur les possibilités d’industrialisation de la solution et les différentes extensibilités du procédé. Enfin, les deux partenaires du projet, Précis Plastic Injection et Legrand, et utilisateurs finaux de ces matières, font le lien avec les besoins du recycleur et préconisent des possibles améliorations du procédé et des formulations.
D’après le consortium, les inventaires de cycles de vie montrent déjà des bénéfices en termes d’émissions de CO2 et de consommation d’énergies non renouvelables. « À titre d’exemple, une MPR PP affiche 9 fois moins d’émissions de CO2 et 9 fois moins de consommation d’énergie non renouvelable », peut-on lire.