André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux et président du Sedif

Pendant la crise sanitaire du Covid-19 et le confinement qu’elle impose, Environnement-magazine.fr propose aux professionnels de partager leur organisation. Journée type ? Quelle organisation au travail ? Comment entrevoir l’après crise ? André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux et président du Sedif, nous explique son quotidien.

- Quelle est votre journée type en confinement ?

Une fois arrivé en mairie à mon horaire habituel (tôt!), je prends connaissance de la presse, des courriers, mails arrivés et notes de mes services (Sedif et mairie) remises par voie numérique. Sur fond d’information radio continue. Une pause pour le déjeuner qui m’est livré, et retour au bureau pour la poursuite du travail, ponctuée de moments de lecture. C’est une occasion de réduire la pile de livres ou de magazines, que n’ai pu épuiser !

- Comment adaptez-vous votre activité professionnelle à cette situation inédite ?

Pour un maire le confinement est une terrible épreuve : mes concitoyens me manquent. Ce type de circonstances nous montre la primauté du contact humain sur le virtuel, tant dans la sphère privée que professionnelle ; il y a quelque chose de déshumanisant. Nous ne sommes vraiment pas des robots ; c’est plutôt rassurant ! J’adapte mon rythme à celui des autres, en veillant à me protéger, et par là à protéger mes collaborateurs et mes proches. Mais je conserve un œil attentif aux affaires, et à la situation de mes collègues maires et à leurs populations, que le Sedif et son délégataire doivent continuer de desservir en eau potable. En tant qu’élu, c’est notre premier devoir.

- Quels seront, selon vous, les impacts de l’épidémie sur votre entreprise ?

Il y a essentiellement un retard, que l’on ne maîtrise pas, sur tout, sur la mise en place de nos instances suite aux élections municipales, sur le décalage consécutif de nombreux dossiers importants pour l’avenir du Sedif et de son mode de gestion, sur le caractère opérationnel de nombreux chantiers, que l’on va essayer de redémarrer en fonction des incitations gouvernementales, et dans le respect et la protection des effectifs des entreprises, bien entendu. Sur le fonctionnement de nos installations en revanche, tous les indicateurs sont actuellement au vert, grâce à leur grande fiabilité et à la compétence de ceux qui les font fonctionner.

- Quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ?

Rétablir au plus vite le fonctionnement normal de nos instances, et relancer la commande publique concernant nos chantiers, et tirer les conséquences de cet épisode, pour nous améliorer encore.

- Selon vous, à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?

Dans le secteur de l’eau potable, cet évènement a démontré à l’échelle du territoire syndical (151 commune d’Ile de France – 4,6 millions d’habitants), la pertinence et l’efficacité incontestable de la gestion du service public en délégation de service public. Son titulaire, Veolia Eau d’Ile-de-France, se comporte de manière responsable et remarquable. Je n’ai pas enregistré à ce jour de la part de mes collègues maires, une seule critique sur la manière dont le service est assuré au quotidien ! Je l’en félicite, et en félicite et remercie sincèrement les équipes, qui ont montré un professionnalisme de très haut niveau.

Et aussi l’efficacité de nos filières de traitement, qui reposent depuis longtemps sur le fameux concept « multi barrières », actuellement mis en avant pour nous prémunir du Coronavirus. Et qui fait que l’eau du robinet, le produit alimentaire le plus contrôlé en France, peut être consommée sans crainte.

Un bilan devra toutefois être dressé, et une réflexion menée, en coordination avec les services de l’Etat, sur les moyens de renforcer la prévention et l’anticipation d’événements de cette nature. C’est aussi le résultat de l’organisation depuis plusieurs années, d’exercices annuels de crise faisant appel à divers scénarios plus ou moins graves, qui nous apprennent à organiser nos processus de gestion de crise.