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TERRITOIRES

Tribune | « Ville durable : pourquoi le chemin est-il encore long ? »

PUBLIÉ LE 9 JUIN 2022
MAXIME GUILLAUD, PDG D’INSKIP
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Tribune | « Ville durable : pourquoi le chemin est-il encore long ? »
Maxime Guillaud, PDG d’Inskip. Crédit : Inskip
Maxime Guillaud, PDG d’Inskip, aborde dans cette tribune une réflexion sur la fabrique démocratique de la ville qui doit être l’affaire de tous avec une transformation profonde qui nécessite des points d’outillage et méthodologie. 

 Il y a un an, Jean Castex annonçait un plan de relance pour la ville durable avec près de 675 millions d’euros à la clé faisant suite au premier plan de relance de 2011. Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux expérimentations, il faut agir. La ville durable est-elle seulement une affaire de moyens ? À en croire les programmes de la plupart des candidats à la récente élection présidentielle cela semble être le cas. Mais comment insuffler la transformation des villes ? Certes, les questions de financement sont à prendre en compte mais généraliser la fabrique de la ville durable requiert aussi et surtout de nouvelles compétences, des outils et des méthodologies qui permettent, à l’échelle nationale, une transformation en masse.
 
Or dans cette campagne d’élection dans laquelle les changements, notamment environnementaux, sont les maîtres mots, aucun candidat ne semble en faire véritablement état, alors que les villes sont au cœur du problème du réchauffement climatique. 

La fabrique démocratique de la ville, l’affaire de tous  

Une politique pragmatique de la ville vise à rassembler tous les acteurs participants, de près ou de loin, à une construction pérenne des villes durables pour tendre vers une transformation chorale. Le premier pas vers une fabrique démocratique de la ville est la pédagogie. Tous les publics doivent être sensibilisés et en continu. Les citoyens, mais aussi leurs élus, sont souvent loin de saisir la nécessité et l’urgence de la transformation de leurs villes, et les changements qu’elle implique pour garantir une meilleure accessibilité. L’enjeu ici est d’associer, plutôt que d’imposer. 

Rassembler les parties prenantes de la ville permet par ailleurs de privilégier des approches collaboratives (entre experts, pour porter un regard transversal, sur des problèmes systémiques), et participatives pour garantir que l’usager soit d’emblée associé à la conception des espaces qui leurs sont destinés. Les agences de l’urbanisme, le Cerema ou le CAUE peuvent jouer le rôle de facilitateur, pour fabriquer du consensus autour des projets en amont, et mieux les définir par la même occasion. 
Aujourd’hui, seuls 35% des appels à projets urbains innovants incluent une démarche de concertation ou de participation citoyenne alors que les villes gagneraient davantage à utiliser les initiatives citoyennes en tant que « bêta-tests » à ciel ouvert. 
  
Proposition d’une transformation profonde…outillage et méthodologie 
  
Une conception collective et une fabrication qui implique de repenser les procédés de fabrication en innovant dans les matériaux qu’elle emploie, nécessite d’investir en profondeur dans de la recherche et du développement mais aussi dans la formation. Les acteurs privés ne font pas tous preuve de proactivité en la matière. Le secteur de la construction en France est l’un de ceux qui investissent le moins en Europe dans la R&D. Il faut faire plus et vite. Les acteurs de la ville doivent par ailleurs faire évoluer leurs métiers. Dans l’optique de faire évoluer les métiers, il n’existe pas de transformation sans formation : des agents publics, qui commandent et pilotent ; des artisans de la ville qui doivent fabriquer autrement ; et des étudiants qui doivent apprendre à voir autrement, pour mieux repenser leurs métiers d’avenir.  

L’École nationale des travaux publics de l’État et l’Institut national des études territoriales ont encore du chemin à faire pour traiter les thématiques de la ville durable, non pas comme des matières distinctes, mais de façon transversale, à l’ensemble des matières enseignées. La formation continue s’applique également aux collectivités : l’ONG C40, qui rassemble une centaine de métropoles internationales, estime ainsi que chaque ville doit renforcer ses compétences et ses moyens en matière de gouvernance des données et de systèmes d’information pour être en mesure de piloter efficacement sa stratégie de durabilité. 

Pour une refonte de la conception et la fabrication de la ville durable, la transformation n’aura pas lieu sans les bons outils et les méthodes de fabrication industrielles. Concevoir la ville requiert des logiciels très élaborés, capables de traiter d’importantes quantités d’informations, mais qui aujourd’hui fonctionnent comme des boîtes noires. Les villes doivent disposer de logiciels dit « open source », conçus et maintenus par des laboratoires de recherche et pourquoi pas subventionnées par l’agence de transition écologique. Cela permettrait la définition d’algorithmes ouverts, sur lesquels pourraient capitaliser les villes au gré des projets.  
L’ensemble des logiciels de conception et de pilotage de la ville durable se doivent d’être accessibles à travers un magasin virtuel type App store pour tendre vers un marché plus transparent. La conception de ce dernier, en tant qu’objet prototype aurait plus de poids si conçu par BetaGouv en lien avec le Ministère de la cohésion des territoires. 

En matière de ville durable, le volontarisme politique et les moyens ne manquent pas. Tout est à portée de main, il n’y a plus qu’à…Reste, pour les candidats aux élections et le futur gouvernement, à faire preuve de pragmatisme en tirant les conséquences concrètes des expérimentations des 15 dernières années. Telle est la condition pour faire de la ville durable la règle et non plus l’exception. 
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