En réorientant les flux financiers, la sylviculture durable enregistrerait plus de 9 millions d'emplois. Crédit : zlikovec/Adobe Stock
Protection de la biodiversité et emploi font la paire ! Selon le WWF, 39 millions d’emplois seraient créés si les gouvernements du monde entier affectaient leurs dépenses à la nature.
Alors que quelques jours nous séparent de l’ouverture du Congrès mondial de la nature de l’UICN à Marseille (03 septembre), le Fonds mondial pour la nature, communément appelé WWF, invite les décideurs du monde dans son dernier rapport « Diviser par deux notre empreinte sur la nature pour protéger notre avenir », à réorienter les flux financiers publics et privés vers la biodiversité.
Pour l’ONG, il est désormais essentiel de mettre fin aux « subventions publiques dommageables à la biodiversité » et de les affecter à la protection de la nature. Les bénéfices ? ce modèle économique créerait 39 millions d’emplois tout en accélérant la transition écologique de nos économies.
« Non seulement la réaffectation de ces dépenses vers des pratiques durables contribuerait à réduire l’impact sur la biodiversité, mais elle nous aiderait également à faire la transition vers une économie positive pour la nature, et à réformer notre modèle actuel de production et de consommation non durable », a commenté Marco Lambertini, directeur général du WWF International.
500 millions de dollars pour la nature ?
Pour quantifier ce nombre d’emplois créés, le rapport s’est reposé sur une modélisation réalisée par le cabinet Dalberg en fonction du montant alloué à la biodiversité. Ainsi, l’équivalent de 500 milliards de dollars (dépensés chaque année dans des subventions dommageables à la biodiversité) ont été affectés dans cette simulation à des activités bénéfiques à la nature.
L’effet sur le nombre d’emplois a été conditionné selon certains secteurs. En tête, plus de 11 millions de postes seront générés dans l’agriculture et alimentation durable. La sylviculture durable enregistrerait plus de 9 millions d’emplois et en troisième position la pêche durable qui comprendrait près de 9 millions d’emplois.
120 à 140 milliards de dollars par an à la biodiversité
Selon le rapport, ce modèle économique qui accorde plus de fonds à la biodiversité, « ne représenterait qu’une part minime des dépenses déjà consenties par les États » dans le cadre des plans de relance liés à la crise sanitaire. 10.000 milliards de dollars ont été versés au second semestre 2020, rappelle l’ONG.
Loin de cet idéal-type, la réalité est toute autre ! WWF précise que les flux financiers publics et privés dédiés spécifiquement à la biodiversité ne représentent annuellement que 120 à 140 milliards de dollars. « Les gouvernements consacrent à eux seuls un montant cinq fois plus élevé au soutien d’activités humaines conduisant à une extinction dramatique des espèces sur Terre : modèles agricoles et régimes alimentaires polluants, surpêche, surexploitation forestière ou étalement urbain », souligne l’ONG.