L'approche de la loi sur la transition énergétique de la France relance le débat sur les conséquences économiques d'un tel programme, censé déterminer le futur mix du pays, fixer des objectifs de production d'électricité décarbonée et préciser les outils de financement. Dans une récente étude, les économistes de COE-Rexecode se sont interrogés sur le chiffrage des conséquences macroéconomiques réelles que pourrait engendrer la transition énergétique, sur le niveau de PIB, l'emploi ou le pouvoir d'achat des ménages. De nombreuses analyses ont été publiées ces derniers mois, voire années, pour tenter d'y voir plus clair, dont celles de la direction générale du Trésor publiée dès 2010, celle de l'Ademe en 2012, et celles du comité Trajectoires et de Greenpeace, toutes deux diffusées en 2013. Mais, selon COE-Rexecode, ces « études d'impact sont souvent difficilement comparables », leurs résultats sont parfois « contradictoires » et « présentent des limites évidentes ». Entre l'analyse du Trésor ou celle de l'Ademe par exemple, les effets induits sur la croissance du PIB et l'emploi font le grand écart : la première prévoit un effet négatif à long terme quand la seconde table sur 2,7 % de croissance et 825 000 créations d'emplois à l'horizon 2050. Selon COE-Rexecode, ces écarts proviennent avant tout du modèle macroéconomique employé dans chaque étude. Le choix de cet outil d'analyse peut faire sensiblement varier les résultats en fonction de l'objectif recherché par l'auteur de l'étude d'impact. À défaut de proposer sa propre étude, COE-Rexecode formule huit propositions, d'ordre technique pour certaines et appelant au bon sens pour d'autres, comme une plus grande transparence dans le modèle employé ou une explication chiffrée du mode de financement de la transition énergétique. Ces efforts permettraient de clarifier le sujet au moment de la loi de programmation, un exercice crucial si l'on veut « maximiser les bénéfices (environnementaux et économiques) de cette politique tout en en limitant le coût économique et social », rappellent les économistes.