vous avez créé valgo en 2004, et dix ans plus tard, vous êtes le numéro 3 du secteur. Quelle est la recette de valgo ?
Valgo est spécialisé dans les opérations de dépollution et de désamiantage. La société existe depuis 2004, mais nous ne sommes bénéficiaires que depuis 2012. En 2014, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 27 millions d'euros, en croissance de 30 % par rapport à l'année précédente, avec 180 personnes. En 2015, nous devrions réaliser un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros, soit 20 % de croissance, et encore 25 % en 2016. Cela nous place juste derrière les deux leaders du secteur, GRS Valtech (Veolia) et Sita Remédiation. Cette croissance a été accompagnée par deux levées de fonds, qui nous ont permis d'acquérir trois sites, sur lesquels nous avons bâti notre expertise. Aujourd'hui, nous maîtrisons parfaitement notre technique.
Quelle est la spécificité de valgo sur le marché de la dépollution de sites ?
Notre métier est le démantèlement, la dépollution et le développement de sites industriels. Avec une spécificité : nous privilégions une approche in situ pour la dépollution des sites, plutôt que l'extraction des terres polluées. Cela implique des traitements longs, et donc la nécessité de maîtriser la temporalité des projets. Depuis 2007, notre modèle est donc d'acheter les sites pollués. Plus exactement, j'ai fondé, avec les mêmes actionnaires que Valgo, la société Landforse, dotée d'un capital de 60 millions d'euros, qui achète les sites, dont Valgo est le prestataire pour la dépollution.
Et vous débutez un chantier de grande ampleur…
Oui, les travaux commencent sur notre première acquisition importante, la raffinerie de Petroplus à Petit-Couronne, en Seine-Maritime. Elle a été réalisée il y a un an, avec Bolloré Énergie et Eiffage Construction. Sur ce site de 250 hectares d'un montant de 4 millions d'euros, nous avons prévu un budget de 36 millions pour la dépollution, le démantèlement et le désamiantage, et cinq ans de travaux. Nous allons pomper et traiter les 15 000 m3 de la nappe phréatique, notamment. Et l'ensemble du site va être réindustrialisé. Nous allons y installer notre laboratoire pour les activités de R & D, et un master des métiers de déconstruction d'installations industrielles (décommissionnement), dont nous sommes partenaires, va s'y installer. Bolloré Énergie va développer le stockage de pétrole et Eiffage Construction, une plateforme de reconditionnement de matières dangereuses. D'autres raffineries vont fermer au cours de dix prochaines années. Je m'intéresse déjà à celle de LyondellBasell à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône.